mercredi 6 juillet 2016

Il est interdit

Il est interdit de ne pas créer ton histoire,
De ne pas avoir un moment pour les gens qui ont besoin de toi,
De ne pas comprendre que ce que la vie te donne, elle te l'enlève aussi...
Pablo NERUDA - Il est interdit
Sculpture : Pascale ARCHAMBAULT

Sans mémoire

Sur ta tempe
je veux vivre ce peu de temps,
sans mémoire, sans bruit
laissant errer
mon sang au travers de ton cœur...
Johannes BOBROWSKI - Le temps sarmate
Sculpture : Yves PIRES
Posté par Maela 

Renoncement












Maela Paul's photo.










Partout le parfum entêtant de ton absence.
Le claquement de la portière.
Le crissement des graviers : le crissement des graviers…
Et mon regard qui s'engouffre happé par le vent.
Depuis ce jour dont le chiffre bat contre mes tempes, elle est toujours là cette mémoire. Qui doit brûler chaque jour un peu plus de sa cire. Consentir à poser sur un désir toujours vif l'étouffoir du renoncement...
Maela Paul - La Petite Colère, L'Harmattan 2010 ( Mais quelle belle écriture
Tableau : Edson FERNANDES - Tes pieds ne touchent pas le sol


Salut l'Artiste


mardi 5 juillet 2016

Galway : "LA" ville .


Vibrez bien


Ne vous demandez pas de quoi le monde a besoin. 
Cherchez ce qui vous fait vibrer.
 Parce que ce dont le monde a besoin, 
c'est de personnes qui vibrent avec la vie..
Harold T. Whitman

Transmis par Martine P.

Bonne soirée Némo



Succès mérité

                                     
                                                             Après l'effort , le réconfort :
                                                            Les fossettes en disent long !

No trace


“When you do something you should burn yourself completely, like a good bonfire, leaving no trace of yourself.” ~Shunryu Suzuki

Ne pars pas

Ne pars pas. Le temps
viendra, d’aimer tes sentiers,
de devenir l’obscur des forêts et des fleuves
de semer avec des larmes,
de moissonner avec joie...
Johannes BOBROWSKI
Sculpture : EICHLER
transmis par MAELA

Je suis sage alors

Qu'est-ce que devenir-sage ?
C'est de savoir vieillir jusqu'au point où, dans nos rêves, on se détache de ce qu'on croyait le plus fort, sans pour autant perdre la route sans chemin, vers son Étoile la plus intime...
René Barbier
Transmis par Maela 

BRAVO Camille




Dans la famille Ruddy


Myles , Isabelle et James  au Connacht Fleadh 2016



Notre  imbattable jeune champion 

dimanche 3 juillet 2016

Plénitude

                 
niravpatelphotography

Et celle de Depardieu à Adjani

Ma chère Isabelle,
J’ai rasé ma barbe ce matin. Maintenant, il faut que je maigrisse. Tu vois, Rodin s’éloigne… Au sens propre, je me désincarne. Je me sens vide, vidé. Dans cet état de désoeuvrement, d’entre-deux rôles, je risque tout. Je m’accroche à l’idée de perdre du poids, d’être prêt pour le prochain film. Rodin s’est défendu pied à pied, pendant plusieurs jours, avant de vaciller sur son socle. Je vacille…
Comme ces chevaliers du Moyen Âge roulant sous la table le soir d’un tournoi, j’ai besoin d’une ripaille flamboyante, d’une cuite salvatrice. Il me faut cette violence, cette déflagration, je m’éclate, je m’émiette. Oui, c’est le mot, je m’émiette.
Toi, Isabelle, tu es une guerrière, toujours en éveil, prête à recevoir l’ennemi. Tu as régné sur le tournage de Camille Claudel. Tu portais depuis longtemps ce film en toi. Je tournais encore Sous le soleil de Satan quand tu es venue m’en parler pour la première fois. Tu es entrée sans prévenir dans cette auberge d’un autre temps. Il émanait de toi quelque chose de surnaturel, d’impalpable, une sorte d’énergie spirituelle. On devinait en toi une énergie farouche, indomptable, presque anthropophage ! Tu étais venue derrière tes grandes lunettes noires me proposer d’être Rodin. À ce moment, le compteur de la ville de Montreuil a explosé ! Nous avons continué notre conversation à la bougie. C’était une rencontre magique. Notre deuxième rencontre.


J’ai envie d’avoir ta force, Isabelle, de te ressembler, si forte malgré tes attaches fines. Tu es une femme préhistorique, riche de ses grands instincts quand l’homme amputé, coupé de son animalité est un bipède moribond, malade de l’humanité. Si Rodin a pu vivre, sculpter, c’est en s’alimentant des forces vives de Camille, ne lui laissant en partage de leur passion que la folie, un amour épuisé.
Tu vois Isabelle, j’ai rasé ma barbe ce matin, et j’ai du mal à m’en remettre.

La lettre de Depardieu à Dewaëre

Cher Patrick,
En ce moment, on n’arrête pas de nous bassiner avec l’anniversaire de mai 68. Vingt ans après. Après quoi ! Une émeute de jeunes vieux cons, voilà ce qu’on pensait tous les deux, des batailles de boules de neige…
Cette drôle de révolution  aura au moins permis de changer les uniformes des flics, et à Bertrand Blier de tourner les Valseuses ! Ce fut un véritable pavé lancé à la vitrine du cinéma français. Avec Miou-Miou, nous avions fait sauter les derniers tabous.




Les Valseuses ! C’était notre bohême à nous, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Qu’est ce qu’on a pu faire chier Bertrand sur ce coup. On ne dormait pas, on débarquait au petit matin sur le plateau avec des têtes de noceurs, de débauchés. On était heureux comme des cons, comme des enfants faisant l’école buissonnière. C’était de la grande voyoucratie, un mélange d’inconscience et d’insouciance. On piquait la D.S. et en avant la corrida nocturne. C’étaient de drôles de nuits. On avait l’impression de travailler, d’étudier nos rôles, de répéter pour le lendemain. Ben voyons !
Je t’ai toujours connu écorché vif, grand brûlé.
[…]
Comme Romy Schneider tu confondais ta vie et le métier d’acteur. Tu supportais mal les duretés de ce milieu. Tu étais sensible, sans défense, presque infirme devant le monde. Je te voyais venir avec toutes ces mythologies bidons autour du cinéma, de James Dean ; cela te plaisait, ce romantisme noir et buté. Tu la trouvais belle la mort, bien garce, offerte. Il fallait que tu exploses, que tu te désintègres. Tu « speedais » la vie. Tu allais à une autre vitesse, avec une autre tension. Ce n’est pas tellement que tu n’avais plus envie de vivre, mais tu souffrais trop, de vivre. Chaque jour, tu ressassais les mêmes merdes, les mêmes horreurs dans ton crâne. À la fin, forcément, tu deviens fou. Dans Série noire, tu te précipitais la tête contre le pare-brise de ta voiture. J’ai toujours mal en repensant à cette scène. J’ai l’impression d’un film testamentaire. Tu te débats, tu te cognes contre tous les murs. Il y avait l’agressivité désespérée, l’hystérie rebelle de Série Noire. Il y avait aussi la résignation accablée de Mauvais Fils. Ces deux films, c’est toi.
[…]
Je te le dis maintenant sans gêne et sans en faire un drame, j’ai toujours senti la mort en toi. Pis, je pensais que tu nous quitterais encore plus vite. C’était une certitude terrible que je gardais pour moi. Je ne pouvais rien faire. J’étais le spectateur forcé de ce compte à rebours. Ton suicide fut une longue et douloureuse maladie. Quand j’ai su que c’était fini, je me suis dit : bah oui, quoi. Rien à dire. Je n’allais tout de même pas surjouer comme les mauvais acteurs. Et puis je te l’avoue, moi, bien en face, je m’en fous. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Je suis une bête, ça m’est égal, la mort connais pas. Je suis la vie, la vie jusque dans la monstruosité. Il ne faut jamais faire dans la culpabilité, se dire qu’on aurait dû, qu’on aurait pu. Que dalle. Il y avait un défaut de fabrication, un vice, quelque chose de fêlé en toi, Patrick.
[…]
Malgré tout, malgré moi, je crois que cette lettre, c’était pour te parler de la disparition de mon chat. Il faut subitement que je te parle de lui. Quand il est mort, je me suis mis à chialer comme une pleureuse de tragédie. Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer. Tous les robinets étaient ouverts.
[…]
Le matin, je le trouvais avec sa tête sur ma poitrine. Dès que je sentais sa présence, j’étais en paix. J’avais ce chat à qui parler. C’est complètement con. On ne peut pas expliquer la complicité.
[…]
Des moments de paix, d’abandon, nous en avons eu (…) ensemble, Patrick, un vrai repos de guerriers. Avec toi, j’aurais aimé avec une aventure. Te braque pas. Pas l’espèce de sodomie à la godille des Valseuses. Là, ils font ça par ennui, parce qu’ils en ont marre de déambuler. Les mecs se serrent à force de traîner ensemble. Ils s’enfilent parce qu’ils commencent à douter d’eux-mêmes. C’est le problème de la délinquance mal exprimée. On retrouve toute cette misère, toute cette frustration dans le courrier des lecteurs de Libération, dans les récits de taulards.
L’homosexualité, c’est sans doute beaucoup plus subtil que ce qu’on en dit. D’ailleurs, je ne sais pas ce que c’est, à quoi ça ressemble. Je sais seulement qu’il existe des moments. Ils peuvent se produire avec une femme, un homme, un animal, une bouteille de vin. Ce sont des états de grâce partagés.
Ils me font penser à une prise réussie au cinéma. Il y a toujours une part d’irrationnel dans une prise réussie. On travaille des heures, on passe son temps à refaire, à reprendre, à modifier, puis soudain c’est la bonne. On ne comprend pas pourquoi, mais c’est l’éclaircie, c’est la bonne.
Je ne peux pas m’empêcher de penser, Patrick, que si tu n’étais pas parti, c’est peut-être toi que j’aurais embrassé dans Tenue de soirée.
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Le futur antérieur

...je vous parle, habitants d’un amour toujours en chemin,
dans ce temps du futur antérieur
où remue entre ciel et terre
la part heureuse
qui nous fait signe...
Dominique Sorrente
Tableau : Yoel Tordjman The Child's horizon
Merci Maéla .

L'Autre est un Autre



« Aimer
Faire sans cesse l'effort de penser
à qui est devant toi,
lui porter une attention réelle, soutenue,
ne pas oublier une seconde
que celui ou celle avec qui tu parles vient d'ailleurs,
que ses goûts, ses pensées et ses gestes
ont été façonnés par une longue histoire,
peuplée de beaucoup de choses et
d'autres gens que tu ne connaîtras jamais.

Te rappeler sans arrêt que celui ou celle
que tu regardes ne te doit rien,
ce n’est pas une partie de ton monde,
il n’y a personne dans ton monde, pas même toi.

Cet exercice mental
- qui mobilise la pensée et aussi l’imagination –
Est un peu austère, mais il te conduit
à la plus grande jouissance qui soit :
aimer celui ou celle qui est devant toi,
l'aimer d'être ce qu'il est, une énigme.
Et non pas d'être ce que tu crois,
ce que tu crains, ce que tu espères,
ce que tu attends, ce que tu cherches,
ce que tu veux. »

Christian Bobin
Extrait de "Autoportrait au radiateur"
Transmis par Martine - Merci Martine 

Penser autrement

Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu'on ne pense et percevoir autrement qu'on ne voit est indispensable pour continuer à regarder ou à réfléchir.
Michel FOUCAULT (1984)
Tableau : Takeuchi SEICHO- Posté par Maéla 

Emouvante expérience



 
Un couple va se marier dans 1 semaine.
 
- Il vont voyager dans le temps.

>  ***Pour cette expérience, ils ont été vieillis de 70 ans,
      par une équipe de maquilleurs professionnels,
      puis se sont découverts l'un et l'autre.... petit à petit...!
  

samedi 2 juillet 2016

Elisa









 Deux mois déjà que ma petite soeur , ma beauté, mon amour , ma fierté , mon bonheur est partie pour devenir parfaite comme elle l'était




Dans le Huff Post


Nemo Schiffman, des César à "The Voice Kids", le "fils de" qui s'assume


La version acoustique de Will

  enregistrée bientôt

Rêver

« Ah, ouvrez-moi une autre réalité !
Je veux avoir, comme Blake, la contiguïté des anges,
Avoir des visions pour repas.
Je veux trouver des fées dans la rue !
Je veux me désimaginer de ce monde fait de griffes,
De cette civilisation faite de clous »
Alvaro DE CAMPOS - Derniers poèmes
Tableau : Helmer OSSLUND
Posté par Maéla 

Changer la vie

La poésie n'est décidément pas une écriture comme les autres.
On a beau dire, médire, parfois même maudire devant l'inconfort où elle nous place, il n'empêche qu'elle nous nourrit, souvent à notre insu, quand ce n'est pas à notre corps défendant.
Ce qui parle chez un poète, à la fois le masque et le dévoile, c'est un pluriel de voix, une mélodie de l'être et des choses qui l'habite, le tourmente et lui ouvre la possibilité du chant...
Jacques ALESSANDRA
Tableau : Tomazs Allen KOPERA
Posté par Maéla 


Du bon usage des crises

Comme je comprends ! 

... Après avoir traversé une existence très préservée, très occupée à éviter les naufrages, toute cette adresse à passer entre les catastrophes, entre les blessures. Et subitement, après quinze ans de mariage, l’arrivée d’une autre femme, l’arrivée dans une existence préservée d’un autre être, qui du jour au lendemain détruit l’univers que vous vous étiez construit.
Et la traversée, pendant deux ans, trois ans, de la solitude, de l’abandon, dans un pays étranger, dans un village au bout du monde. Et la rencontre du travail de Dürckheim et d’une remarquable femme, son élève, qui travaillait avec la voix.
Alors que j’attendais d’elle qu’elle me donne la force de faire mes bagages, et de partir avec mes fils, elle m’a dit : "Tu restes là, assise au milieu du désastre, là ".
Tout le travail que j’ai fait par la suite avec le corps, avec la présence au monde, aux choses, cette leçon, non seulement d’accepter l’inacceptable, mais d’y entrer, d’y établir ses pénates, entrer dans le désastre, à l’intérieur, et y rester, y rester ! Non pas fuir, mais oser rester, à l’endroit où je suis interpellée, à cet endroit où tombent tous les masques, où tout ce que je n’aurais jamais pu croire s’avère être en moi, tous les démons, toute l’ombre. Les paroles éclatent et tous les démons déferlent dans la vie, la jalousie, l’envie de meurtre, l’autodestruction. Et je reste là et je regarde...
Christiane SINGER
Posté par Maéla 

Leçon de vocabulaire


« Tu le sais, bien sûr depuis longtemps, le coq chante, cocorico, la poule caquète, le chien aboie quand le cheval hennit et que beugle le bœuf et meugle la vache, l’hirondelle gazouille, la colombe roucoule et le pinson ramage Les moineaux piaillent, le faisan et l’oie criaillent quand le dindon glousse La grenouille coasse mais le corbeau croasse et la pie jacasse Et le chat comme le tigre miaule, l’éléphant barrit, l’âne braie, mais le cerf rait Le mouton bêle évidemment et bourdonne l’abeille La biche brame quand le loup hurle. Tu sais, bien sûr, tous ces cris-là mais sais-tu ? Sais-tu ? Que le canard nasille – les canards nasillardent ! Que le bouc ou la chèvre chevrote Que le hibou hulule mais que la chouette, elle, chuinte Que le paon braille, que l’aigle trompète Sais-tu ? Que si la tourterelle roucoule, le ramier caracoule et que la bécasse croule que la perdrix cacabe, que la cigogne craquète et que si le corbeau croasse, la corneille corbine et que le lapin glapit quand le lièvre vagit. Tu sais tout cela ? Bien. Mais sais-tu, sais-tu ? Que l’alouette grisole, Tu ne le savais pas.
Et peut-être ne sais-tu pas davantage que le pivert picasse C’est excusable ! Ou que le sanglier grommelle, que le chameau blatère et que c’est à cause du chameau que l’on déblatère ! Tu ne sais pas non plus peut-être que la huppe pupule Et je ne sais pas non plus si on l’appelle en Limousin la pépue parce qu’elle pupule ou parce qu’elle fait son nid avec de la chose qui pue.
Qu’importe ! Mais c’est joli : la huppe pupule ! Et encore sais-tu ? Sais-tu que la souris, la petite souris grise, devine ! La petite souris grise chicote. Avoue qu’il serait dommage d’ignorer que la souris chicote et plus dommage encore de ne pas savoir, de ne pas savoir que le geai, que le geai cajole ! Sais-tu que la mésange zinzinule! Comme la fauvette d’ailleurs. »


Fernand Dupuy, ancien instituteur puis Député du Val de Marne, donnant une leçon à ses petits-enfants

vendredi 1 juillet 2016

Rêver à contre-courant

Il faut rêver à contrecourant jusqu’à la source
Remonter les siècles à la rame
Au-delà de l’enfance
Au-delà du commencement
Au-delà des eaux du baptême
Jeter à bas les murs entre l’homme et l’homme
Réunir à nouveau ce qui a été séparé
Vie et mort ne sont pas des mondes contraires
Mais une seule tige avec deux fleurs jumelles...
Octavio PAZ – Liberté sur parole, 1966
Tableau : Catherine PIERRA ROSSI
Transmis par Maéla 

Classe , les teens !


Le point

Il existe, paraît-il, dans un maelström, un point où rien ne bouge.
Se tenir là !
Ou encore, pour prendre une autre image, dans la roue d’un chariot emballé, il y a un point du moyeu qui ne bouge pas.
Ce point, trouver ce point...
Christiane SINGER - Du bon usage des crises

A Dublin

  Une excellente photo de Sonja

Enregistrements




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