Emmanuelle Bercot filme dans le Finistère les premiers plans de La fille de Brest, inspiré du combat d'Irène Frachon.
Dans la première scène, la pneumologue discute avec la pharmacienne des méfaits duMediator, le médicament du laboratoire Servier aux fatals effets secondaires… « Coupez ! »
Bloqué devant la porte vitrée, son ordonnance à la main, un petit papy à casquette ouvre des yeux ronds : on a changé sa pharmacienne, et la minuscule officine de Lampaul-Plouarzel déborde d'inconnus armés de caméras et de projecteurs.
« Vous aviez oublié que se tournait le film qui raconte l'histoire d'Irène Frachon… », sourit au retraité Christine Abalain, la seule et unique pharmacienne de la charmante commune de bord de mer. Depuis hier, elle est envahie par le tournage (50 personnes, 10 camions, tous les gîtes du coin réservés !) de La fille de Brest.
« Le portrait et le combat d'une femme exceptionnelle, qui me tient beaucoup à cœur », résume sa réalisatrice, Emmanuelle Bercot. Cinq heures viennent d'être consacrées aux premières minutes du film. La pneumologue, c'est l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen. L'héroïne de la série Borgen l'incarne à la perfection.
« J'ai bondi de joie quand on m'a demandé mon avis sur mon double à l'écran. C'est Catherine Deneuve qui a suggéré son nom, nous confiait récemment Irène Frachon. DansBorgen, je me retrouvais, déjà, dans son rôle de mère de famille projetée dans l'arène publique. J'ai toujours protégé ma famille mais cette affaire nous a énormément affectés.Là, c'est plus souriant. Mes enfants ont rencontré les scénaristes. Des liens d'amitié se sont créés. J'attends maintenant de voir ce que la magie du cinéma va faire de cette épouvantable histoire… »
Dehors, sous la pluie totalement raccord avec le temps du scénario, Véronique, Éric, Anna et France, figurants locaux, attendent le signal rituel : « Action ! » À la quinzième prise, ils enchaînent avec assurance, voire élégance, leurs partitions respectives de passants ou de cliente. « Excellente synchronisation ! », leur lance la régisseuse. « Ce n'est pas encore le rôle de ma vie ! plaisante France qui, comme Véronique, attend, les yeux brillants de plaisir anticipé, l'excellent repas promis ».
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