lundi 13 juin 2016

Une mouche dans une tasse de thé

Cet après- midi là une mouche tomba dans ma tasse de thé . C'était bien sûr de peu d'importance. Au bout d'une année en Inde je me considérais  imperturbable en ce qui concernait les insectes ; fourmis dans la boite à sucre , araignées dans les placard et même le matin  scorpions dans mes chaussures . Toutefois en portant la tasse à mes lèvres j'ai dû manifesté d'une grimace la présence de la mouche; 
Choegyal , jeune Tulku de 18 ans qui m'enseignait le Bouddhisme Tibétain se pencha vers moi compatissant et me demanda : " Que se passer-il ? " 
- Oh rien, répondis-je , juste une mouche dans mon thé "et je ris pour bien montrer mon acceptation et mon détachement
- Oh! Oh!  une mouche dans le thé ! dit doucement Choe
gyal  
Je dis que ça ne me posait pas de problème mais il continua à se concentrer sur ma tasse avec souci . Se levant de sa chaise il vint mettre son doigt  dans ma tasse et avec la plus grande attention en retira  la mouche et sortit de la pièce . Quand il revint il était rayonnant 
- " Ca va aller' me dit -il doucement et l m'expliqua comment il avait posé la mouche sur une feuille ce qui allait permettre à ses ailes de sécher . Le mouche avait survécu et secouait les ailes  donc il s'attendait à ce qu'elle puisse s'envoler bientôt .
Je ne pouvais partager le degré de compassion de Choegyal mais le plaisir inondant son visage me réaliser ce que je manquais à ne pouvoir étendre ma compassion à tous les organismes vivants y compris les mouches  . Ce pendant le seul fait que c'était possible m'emplie d'une joie sans limites.  






 


On this particular afternoon a fly fell into my tea. This was of course a minor occurrence. After a year in India I considered myself to be unperturbed by insects; ants in the sugar bin, spiders in the cupboard and even scorpions in my shoes in the morning. Still, as I lifted my cup, I must have registered by my facial expression the presence of the fly.

Choegyal, the 18 year old Tulku, who was teaching me Tibetan Buddhism, leaned forward in sympathy and asked, "What's the matter?"

"Oh nothing," I said. "It's nothing, just a fly in my tea." I laughed to convey my acceptance and composure. 

Choegyal said softly, "Oh, oh, a fly in the tea."

I said it was no problem, but he continued to focus great concern on my cup.  Rising from his chair he leaned over and inserted his finger into my tea cup. With great care he lifted out the fly and exited the room. When Choegyal returned he was beaming. "He's going to be alright." he told me quietly. He explained how he'd placed the fly on a leaf where its wings could dry. The fly was still alive fanning its wings, so it could be expected to take flight soon.

I could not share Choegyal's compassion, but the pleasure in his face revealed how much I was missing by not extending my concern to all beings, even to flies. Yet the very notion that it was possible gave me boundless delight.

Joanna Macy

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