vendredi 30 novembre 2018

L'Illusion

J'ai longtemps vécu d'espoir
Embarqué par l'illusion
Un doux mensonge à soi
Une promesse et du vent
Sur les lèvres gercées du temps
Sur le corps meurtri par l'attente...

Tahar BEN JELLOUN
Sculpture : Ugo RIVA - 
Posté par Maela.

Lequel de nous deux est absent

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent...

Paul ELUARD
Peinture : Andrew Newell Wyeth (1917-2009), peintre américain.
Posté par Maela.

jeudi 29 novembre 2018

Je vous aime

Je n’attends rien… je n’espère rien. Je vous aime.
Quoi que vous fassiez, je vous le répéterai si souvent, avec tant de force et d’ardeur, que vous finirez bien par le comprendre. Je veux faire pénétrer en vous ma tendresse, vous la verser dans l’âme, mot par mot, heure par heure, jour par jour, de sorte qu’enfin elle vous imprègne comme une liqueur tombée goutte à goutte, qu’elle vous adoucisse, vous amollisse et vous force, plus tard, à me répondre : « Moi aussi je vous aime ».
Guy de Maupassant - Bel-Ami
[transmis par Jean-Yves Sarrat]
Photo : Pascal Desjardin

mercredi 28 novembre 2018

Nous ne nous verrons plus

Tu vas bien
On me l'a dit
Je m'inquiétais de ton silence
Maintenant j'ai compris
Nous ne nous verrons plus
Mes yeux tenus clos
Tu resteras inchangée jusqu'à mon dernier jour
Merveilleuse, incorruptible
Comme une langue morte...
Robert Notenboom - "ULTIMA VERBA, une vie de poésie" (Les Éditions du Puits de Roulle)
Peinture de Françoise Fillon

lundi 26 novembre 2018

Du bienfait des câlins


L’Homme a besoin d’être un centre d’attention. C’est l’un des besoins les plus fondamentaux des êtres humains. Si on ne prend pas soin de lui, l’être humain meurt. S’il ne sent pas qu’il est important pour quelqu’un, au moins pour quelqu’un, toute sa vie devient insignifiante.
Aussi, l’amour est la plus grande thérapie qui soit. Le monde a besoin de thérapie parce que le monde manque d’amour. Dans un monde vraiment vivant d’amour, aucune thérapie ne serait nécessaire, l’amour serait suffisant, plus que suffisant.
Le câlin est simplement un geste d’amour, de chaleur, d’affection. La sensation de chaleur qui se déverse de l’autre personne fait dissoudre de nombreuses maladies en vous, fait fondre l’ego froid comme de la glace. Cela vous fait retrouver l’enfance.
De nos jours, les psychologues sont bien conscients du fait que si un enfant n’est pas étreint, embrassé, il va manquer d’une certaine nourriture. Tout comme le corps a besoin d’aliments, l’âme a besoin d’amour. Vous pouvez satisfaire à tous les besoins matériels de l’enfant, lui donner tous le confort matériel, si les câlins manquent, l’enfant ne deviendra pas un être en pleine santé. Au fond de lui, il restera triste, ignoré, négligé, abandonné. Il aura reçu de bons soins, mais il n’aura pas été materné.
Il a été observé que si un enfant ne reçoit pas de câlins, il commence à se replier sur lui-même — il peut même en mourir — bien que tout le reste soit à sa disposition. Sur le plan corporel, il reçoit tous les soins, mais aucun amour n’entoure l’enfant. Il devient esseulé, il devient déconnecté de l’existence.
L’amour est notre connexion, l’amour est notre racine. Tout comme vous respirez — pour le corps, c’est absolument essentiel : arrêter de respirer et vous n’existez plus — de la même manière, l’amour est le souffle intérieur. L’âme vit par l’amour.
L’analyse n’y parviendra pas. L’esprit et la clarification, la connaissance et l’érudition n’y parviendront pas. Vous pouvez savoir tout ce qu’il faut savoir sur la thérapie, vous pouvez devenir un expert, si vous ne connaissez pas l’art d’aimer, vous restez uniquement à la surface du miracle de la thérapie.
(…) Le câlin est un simple geste d’unité — même le geste apporte une aide. Si ce geste est vrai — pas seulement un geste, mais votre cœur y est aussi présent — il peut être un outil magique, il peut faire des miracles. Il peut transformer une situation dans son ensemble, instantanément… Le câlin est tout simplement l’une des choses les plus importantes.
(…) Quand vous aimez une personne, la seule verbalisation n’est pas suffisante, les mots ne suffisent pas, quelque chose de plus substantiel est nécessaire, les mots ne sont qu’abstraits. Vous devez faire quelque chose. Tenez la main, étreignez la personne, embrassez-la, prenez-la dans vos bras. Cela vous aidera tous les deux — si vous pouvez vous fondre tous les deux dans l’embrassade, vous allez redevenir plus jeunes, plus frais, plus vivants. C’est tout le processus de la guérison.
L’analyse est la voie du mental, le câlin est la voie du cœur. Le mental est la cause de toutes les maladies et le cœur est la source de toute guérison.
– OSHO
terrevada.com cap sur le nouveau monde... Moi je crois Osho, là 

Noah


Voici Noah , le petit fils de Catherine Prost sur une route de bog
Son père étant eurasien , ce petit bout de 4 ans et demi est à craquer ! Et à croquer !!!

Something I fully trust


dimanche 25 novembre 2018

Allez-y ce week end


Voir les filles du Soleil 





C'est sa fête


   Catherine  P. à l'instant est à la Coral Strand à  Ballyconneely ....Encore une bien belle soirée ce 25 novembre dans notre baie.


Et voici le lever de soleil ce matin à Galway , vu du Claddagh ...... Mais quel pays !!!!


Super

De le voir dans ma chaumière
même si ce n'est qu'en replay
Je suis une heureuse grand-mère !!!




En cas d'argument


N'oublez pas que l'enfant en vous a déjà pardonné 
Et ne cherche qu'à se réconcilier 

From Leenane to Louisburg

The drive between Leenane and Louisberg is one of the best in the world 😍! For any fans of the movie 'The Field', the pub from the movie was Gaynors in Leenane village. Nip in for a look around! Photo @keith_ohara #wildatlanticway#Ireland 



Regarde au loin

 

Proposé comme le précédent post par Martine P. 

Les racines du ciel



Pour que nos feuilles puissent atteindre le ciel, nos racines doivent descendre jusqu’en enfer ...
Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement .
Carl Gustav Jung.

samedi 24 novembre 2018

Photographes en Bretagne

Benoit Kuhn, Guy Colin, président de l'association Mona Kerloff, my friend Éric Courtet et Florian de Monti, jeudi, lors de l'accrochage au Présidial. | OUEST-France 




L'exposition "D'est en ouest" continue sa route et se pose à l'IMT Atlantique de Nantes, jusqu'au 7 décembre...
Et "East to east", une série issue d'un workshop en Slovénie en compagnie de Klavdij Sluban et Tereza Kozinc s'inscrit aux Rencontres Photographiques au Présidial de Quimperlé, jusqu'au 2 décembre...
Bohinj, Slovénie (2018) © Eric Courtet

Te savoir en vie



Le bonheur c'est de te savoir en vie, et que cette vie passe au plus loin de moi n'importe pas. 
Au début, j'ai cru que tu étais le monde entier. Je l'ai cru d'une croyance enfantine et sans doute nécessaire. (...)
Aujourd'hui je n'attends rien de toi. Je voudrais seulement que la vie te soit douce et que tu ne meures jamais.


Christian BOBIN – l’Eloignement du Monde

1965




     Cette nuit j'ai rêvé de toi
     Tu marchais sur les galets
     d'une plage que je connais
     Et  je me tenais près de toi

    Tu t'arrêtais tout près de l'eau
   Tu construisais un beau château
   Puis tu disais : c'est ton Amour

   Je trouvais une pelle et un seau
   Je revenais et sans un mot
   Je mettais un rempart autour

Réchauffement ? qui croire ?????

Réchauffement ?


Ce qu'en pense un expert suisse Werner Munter... Difficile de savoir qui il faut croire mais tous les arguments doivent pouvoir être exprimés...



Ce qu'en pense un expert suisse Werner Munter... Difficile de savoir qui il faut croire mais tous les arguments doivent pouvoir être exprimés...
C’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat !
Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour lui, l’homme n’y est pour rien !
Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! » Le Bernois nous a longuement reçus dans son appartement
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d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin. Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux Prix Nobel. Il nous l’explique.
Vous affirmez que l’homme n’a rien à voir avec le réchauffement. Pourquoi ?
Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a perdu 100 m depuis que j’ai acheté cet appartement en 1989. En 2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2 comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois raisons.
Quelles sont ces raisons ?
La première, c’est tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des millions d’années. Rien que dans les 10 000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud ! Or le
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GIEC se concentre sur les 150 dernières années. Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans l’atmosphère et la température sur terre.
Votre second argument ?
La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute 4 molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de peine à le croire (rires).
Pourquoi dès lors la thèse officielle fait quasi consensus ? Vos collègues scientifiques ne sont pas des imbéciles !
Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à 3 mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais
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rappelons que l’atmosphère pèse 5 000 000 000 000 000 tonnes ! (cinq millions de milliards de tonnes!)
Votre dernier argument est que la thèse officielle contredit les lois de la physique. C ’est-à-dire ?
Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple : la terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est grosso modo à -30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce que correspond à notre expérience quotidienne.
Alors au final, comment expliquez-vous ce fichu réchauffement ?
Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu. Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre !
Et si le réchauffement climatique n'était que le prétexte à la création de nouvelles taxes ? Et si le fait que la Sibérie devienne cultivable n'était pas une catastrophe ? Et si ceux-là même qui sont incapables de prévoir lamétéo à plus de 5 jours et qui prétendent savoir le temps qu'il fera dans 50 ans, nous prenaient pour des cons ? Et si la sagesse consistait à dire qu'on n'en sait rien .... Et si on commençait à raisonner par nous-mêmes au lieu de gober tout ce qu'on veut nous imposer ? (dans "imposer", il y a "impôt" !)
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vendredi 23 novembre 2018

Du côté de Kilkee ( C° Clare ) Hier

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Des photos de John Normoyle
Et moi je vous dis : hors saison comme vous dites en Irlande c'est peut être la meilleure saison !
Aujourd'hui le temps est encore plus beau


Ballyconneely Bay this morning




Just where I live  - Pictures by Catherine Prost , my friend and my neighbor

55 ans today Kennedy was shot


JFK having a cup of tea with his cousins in Wexford. 
Today marks the 55th anniversary of his death. 
Kennedy referred to his Irish visit as "the best four days of his life'". 
He was shot dead 5 months later. On the 23rd of  Nov 63. 

55 ans aujourd'hui que Kennedy est mort 
Je dinais avec Michel dans un restaurant de la rue de Siam à Brest 
Nous étions "ensemble " depuis deux mois déjà et j'étais venue passer le week end 
C'était un samedi soir . 
Nous en étions à l'entrée ( pâté de campagne cornichons! ) 'Quand la mauvaise nouvelle est tombée , nos fourchettes sont comme restées en l'air 
et  je me suis mise à pleurer 
C'était comme si c'en était fini de la vie que l'on connaissait 
Comme si l'on venait de basculer en barbarie ......Nous avions 20 et 23 ans . Ce ne serait jamais plus pareil . L'insouciance  dans bien des coeurs  s'est évanouie ce jour là .

Lumi-Eire


Des photos de Catherine Prost , "Cat'Erin"

jeudi 22 novembre 2018

On me dit que ce n'est pas Bombay


Que c'est Paris , Porte de Poissonnière , l'année dernière
Ce bidonville-là a été démantelé
Il en reste

Allo Cine













Les Filles du soleil : "Représenter des femmes qui ont vécu des traumatismes, mais qui refusent d’être des victimes"
Par Brigitte Baronnet (@bbaronnet) — 21 nov. 2018 à 05:45











Après avoir été présenté en compétition à Cannes en mai dernier, Les Filles du soleil d'Eva Husson sort dans les salles. Rencontre avec la réalisatrice et les comédiennes Emmanuelle Bercot et Golshifteh Farahani.
AlloCiné : Après Bang Gang, vous vous intéressez avec Les Filles du soleil à un sujet très différent. Qu'est-ce qui vous a particulièrement interessé dans ce projet ? Comment vous-êtes vous emparée de ce projet ?

Eva Husson, scénariste et réalisatrice : Je me suis intéressée à ce projet, car, quand je suis tombée sur ces récits de femmes captives qui s’étaient échappées, qui avaient pris les armes, je me suis émerveillée devant l’exemplarité, la force que ça donnait. Je me suis dit : c’est fou, si en lisant un article d’une demi-page, et en en lisant une quinzaine le même jour comme une espèce de frénésie, ça me provoque ce choc émotionnel, c’est qu’il y a quelque chose de très fort dans la lettre, l’esprit de cette histoire, et que ça vaut le coup d’être relayé.

Petit à petit, en déroulant la pelote, je me suis rendue compte que ça correspondait à une histoire personnelle, parce que mon grand père était soldat républicain et était communiste, et son frère était anarchiste… Il y avait une guerre fratricide qui me fait beaucoup penser à ce qui se passe à l’intérieur de la communauté kurde sur place. La lutte pour un idéal. Ca se déployait en moi, d’une manière extrêmement organique et ça faisait sens.












Wild Bunch Distribution 
Il y a une approche romanesque de ce sujet. Etes-vous d’accord d’ailleurs avec ce terme ?

Eva Husson : J’assume totalement ça. Ca me touche plutôt que vous l’ayez vu. Je viens de la littérature à la base. Il y a une ampleur dans le romanesque qui correspond énormément à l’humain, qui permet en fait cette capacité extraordinaire que ça donne pendant 1h55, à devenir, à ressentir l’expérience, à se sortir de son corps, et c’est ce à quoi j’aspire. Pendant 1h55, j’ai envie qu’on comprenne ce que c’est d’être dans le corps d’une personne, avec en plus cette espèce de distance qui permet de l’intégrer sans s’enfuir en courant. Si on ressent physiquement ce que ces femmes ont vécu, on ne peut pas. C’est trop violent, c’est trop dur. Si on a accès, par une espèce de petite porte émotionnelle, qui nous met dans l’empathie, qui nous met en contact avec elle. Tout d’un coup, on peut être dans la douceur, dans la compréhension, dans un regard sur l’autre qui nous rend, je pense, plus grand, plus humain en fait.
Emmanuelle Bercot, comédienne : J'ai senti sur le tournage que Eva Husson mettait une très grande attention au cadre, à la lumière, qu'elle sculptait nos visages avec sa caméra. Sa façon de filmer Golshifteh Farahani est romanesque, de la filmer comme une icône, c'est déjà un parti pris très fort. L'aspect romanesque du film m'a plu parce qu'il faut faire du spectacle aussi avec les histoires, pas dans un sens voyeuriste, mais il faut embarquer les gens, les emmener ailleurs que là où il pensait aller et Eva a réussi à faire ça, dans sa façon très romanesque, presque lyrique de filmer tout ça.  
Quel a été votre travail de préparation ?
Emmanuelle Bercot : Quand on peut s'ouvrir l'imaginaire, se nourrir l'esprit, pour travailler un rôle, c'est ça qui est bien. J'ai dû me documenter pas mal avant. J'ai appris plein de choses. J'ai essayé d'amasser des choses qui pourraient me permettre de construire ce personnage de reporter de guerre. C'est génial d'aller chercher des choses qui deviennent une partie de nous-même quand on joue. 
Golshifteh Farahani : J'ai été obligée de travailler sur la langue, sur les dialogues car je parle kurde phonétiquement. C'est quand même un sacré travail en plus. Il y avait aussi les entrainements militaires. C'était plutôt facile car je suis très à l'aise avec les armes bizarrement, affreusement. Par rapport à la documentation ou même à la recherche, je n'avais pas besoin de faire ça car je connaissais l'histoire très bien, profondément. Le personnage était en moi. 











Wild Bunch Distribution 
Ca n'est pas la première fois que vous changez de langue comme ça et on n'y voit que du feu... 
Golshifteh Farahani : Ca fait 7 langues, 7 langues que je ne parle pas. C'est très difficile, c'est vraiment un sacré travail.  
Vous êtes vous inspirée de personnes ayant réellement existé pour ce personnage de reporter de guerre ?
Emmanuelle Bercot : Oui, une seule. Je me suis inspirée de Marie Colvin, dont s'est inspiré Eva Husson et elle lui rend hommage dans le film car c'est une femme qui portait un cache-oeil. Elle avait perdu un oeil sur le terrain. Je me suis beaucoup documentée sur elle; à l'arrivée, le personnage ne lui ressemble pas tout à fait car elle est beaucoup plus solide que mon personnage de Mathilde que, je trouve assez fragile. J'avais très peur du cliché, et là je trouve qu'on n'est pas trop dans le cliché. Mais bien sûr j'ai essayé de comprendre comment elle fonctionnait, de regarder ce qu'elle écrivait pour imaginer ce qu'elle observait, ce qu'elle cherchait à capter sur le terrain.  
Ce film est dédié aux héroines. Vous leur adressez un mot en fin de générique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Eva Husson :  Je pense qu’en tant que femme, on souffre d’un énorme manque de représentation dans l’histoire et dans la fiction. On a une vision de ce qu’on est qui n’est pas complètement en adéquation avec le réel. Ce qu’on vit est une chose, et ce qu’on voit en permanence est un monde à dominante masculine. On a un regard sur nous même qui est très biaisé culturellement, qui n’est pas juste. Je pense que plus on sera de femmes à s’emparer de la représentation de nous-mêmes, plus on aura une vision adéquate de ce qu’on est. On n’est pas que des victimes au cinéma, on n’est pas que des femmes de, on n’est pas que des nanas d’à côté qui font fantasmer l’adolescent pré-pubère. Il y a énormément d’autres représentations. Un des enjeux que je voulais vraiment explorer là-dedans, c’était de représenter des femmes qui ont vécu des traumatismes, mais qui refusent d’être des victimes. Elles se battent pour leur dignité et une vision d’elle-même qui est différente.












Bestimage
La productrice Didar Domehri, la comédienne Golshifteh Farahani, la réalisatrice Eva Husson et la comédienne Emmanuelle Bercot au photocall du film à Cannes en mai 2018