dimanche 31 janvier 2016

Lâcher tout

Jean Diharsce

lâcher tout
le beau en est au bout
et le soleil
avec
traverser le silence des grèves à la joie
ce que l'on ne dit pas
pour ne pas envahir
dire tout
que tu es tant si belle
que tu manques à ma main
que tu es flamboyante
que je ne saurai pas
aller là-bas
sans toi
prendre tout
et surtout ton sourire juste en plein sur mes mots
un air que tu fredonnes
quand si je veux je peux
t'embrasser sur la bouche
et même pire
lâcher tout
©jeandiharsce

Daffodils et baby sheeps

On me dit que les "daffodils" montrent déjà leur coeur ouvert dans le Connemara ,


que le printemps est en avance
Les agnelets aussi il me semble

( a picture of Don O'Donnell )

samedi 30 janvier 2016

Connemara winter



 Connemara superbe  ( photos postées par Glenlo Abbey Hotel)

Galway , the friendliest city of the world




Duo inspiré

          Marine et Pierre, le duo très beau, très connecté et très inspiré, à l'Entrepôt, lieu de Culture, jeudi dernier .


          Photos de Lu 

Pas de meilleur moment que celui qui vous est donné


« Dans un superbe livre dédié à Platon, le philosophe Alain décape une fausse conception de la liberté. Si je ne peux plus choisir aujourd’hui de m’être par le passé marié avec ma femme, je peux choisir de l’aimer de tout mon cœur d’instant en instant. L’horizon qui se dégage me réjouit. Le défi, c’est d’exercer cette liberté jusque dans les obstacles : je n’ai pas décidé d’être handicapé, mais je peux décider d’en faire un terrain d’exercice, une chance pour progresser.
Après tout, il n’est pas meilleur instant que celui qui m’est donné, là, tout de suite, pour devenir un mari plus aimant, un père de famille plus attentif, une personne handicapée plus joyeuse... Le regret nous fige dans le passé, vivons plutôt à fond dans le présent. Dans la culpabilité, je décèle aussi une sorte d’intériorisation du regard de l’autre, comme si les reproches que j’avais mille fois entendus avaient fini par générer une auto-accusation permanente et malsaine. Regretter le passé, croupir dans les remords bouffent une énergie considérable. Pourquoi ne pas simplement prendre acte de nos erreurs et essayer d’en tirer un enseignement ? (…)
 Entre de cruels tiraillements et un laxisme qui passe tout, se dessine un chemin. Pas à pas, nous pouvons avancer dans la non-fixation et dans l’amour. » Alexandre Jollien 
extrait de "Trois amis en quête de sagesse".

jeudi 28 janvier 2016

On jan 23rd in C° Westmeath


I was lucky enough to witness a beautiful sunrise last Saturday morning in Lough Ennell Co.Westmeath. Seems like a dream compared to today's weather!




De l'amphithéâtre chirurgical au plateau de cinéma






L'histoire continue ......Philippe  M.  chirurgien cardiaque, aujourd'hui  TRES renommé, était l'assistant de Michel Bercot dans les années 80 . Nous l'aimions tous beaucoup . Emmanuelle à son tour  lui servit deux ou trois fois d'instrumentiste aussi " pour voir" quel bon chirurgien elle pourrait être et a eu la bonne idée, sa voie s'étant éclairée,  de lui offrir un  rôle d'un jour  dans " La fille de Brest ". Complicité garantie entre jeune faux père et grand frère vrai protecteur ! Merci Philippe d'être toujours là.

Le tournage se poursuit à Paris

Guillaume  S. ( à droite) et Laurent M.  les fidèles équipiers ( et amis  à vie ) d'Emma 

Et Emma dans un casse- tête qui n'est pas chinois 







Photos de Julien Leloup

mercredi 27 janvier 2016

Rod is Ready


Mon Roi : 8 nominations aussi

César 2016 : 
5 / 10  
Mon Roi - 8 nominations

Mon Roi - 8 nominations

Meilleur Film
Meilleure Réalisation (Maïwenn)
Meilleure Actrice (Emmanuelle Bercot)
Meilleur Acteur (Vincent Cassel)
Meilleur Acteur dans un second rôle (Louis Garrel)
Meilleure Musique Originale
Meilleur Montage
Meilleur son
Les nominations aux César 2016 viennent de tomber ! Marguerite, Mon Roi, Mustang, Dheepan et Trois souvenirs de ma jeunesse dominent ce cru 2016. La cérémonie, emmenée par Florence Foresti, se déroulera le 26 février.

Emma en compétition avec son actrice Catherine Deneuve pour le César d ela meilleure actrice 
Et en compétition avec son amie Maïwen pour ce qui est de Meilleure Réalisatrice et  de Meilleur film 
Je sais déjà que chacune se réjouira pour celle qui l'emportera . 

La Tête Haute façe au Cesar : 8 nominations

Meilleur film
Meilleur scénario
Meilleure réalisation
Meilleure actrice
Meilleur second rôle masculin
Meilleur second rôle féminin
Meilleur espoir masculin
Meilleur espoir féminin





César 2016 : Emmanuelle Bercot parmi les candidats au César de la Meilleure réalisation

















mardi 26 janvier 2016

Lettre au Président

Pacha Mama's
Lettre de Jean d'Ormesson au président de la République
Monsieur le Président de la République,
Plus d’une fois, vous avez souligné l’importance que vous attachiez aux problèmes de la jeunesse, de l’éducation et de la culture. Voilà que votre ministre de
l’Éducation nationale se propose de faire adopter une réforme des programmes scolaires qui entraînerait, à plus ou moins brève échéance, un affaiblissement dramatique de l’enseignement du latin et du grec et, par-dessus le marché, de l’allemand.
Cette réforme, la ministre la défend avec sa grâce et son sourire habituels et avec une sûreté d’elle et une hauteur mutine dignes d’une meilleure cause. Peut-être vous souvenez-vous, Monsieur le Président, de Jennifer Jones dans La Folle Ingénue ? En hommage sans doute au cher et grand Lubitsch, Mme Najat Vallaud-Belkacem semble aspirer à jouer le rôle d’une Dédaigneuse Ingénue. C’est que son projet suscite déjà, et à droite et à gauche, une opposition farouche.
On peut comprendre cette levée de boucliers. Il y a encore quelques années, l’exception culturelle française était sur toutes les lèvres. Cette exception culturelle plongeait ses racines dans le latin et le grec. Non seulement notre littérature entière sort d’Homère et de Sophocle, de Virgile et d’Horace, mais la langue dont nous nous servons pour parler de la science, de la technique, de la médecine perdrait tout son sens et deviendrait opaque sans une référence constante aux racines grecques et latines. Le français occupe déjà aujourd’hui dans le monde une place plus restreinte qu’hier. Couper notre langue de ses racines grecques et latines serait la condamner de propos délibéré à une mort programmée.
Mettre en vigueur le projet de réforme de Mme Najat Vallaud-Belkacem, ce serait menacer toute la partie peut-être la plus brillante de notre littérature. Montaigne et Rabelais deviendraient vite illisibles. Corneille, Racine, La Fontaine, Bossuet changeraient aussitôt de statut et seraient difficiles à comprendre. Ronsard, Du Bellay, Chateaubriand, Giroudoux ou Anouilh - sans même parler de James Joyce- tomberaient dans une trappe si nous n’apprenions plus dès l’enfance les aventures d’Ulysse aux mille ruses, si nous ignorions, par malheur, qu’Andromaque est la femme d’Hector, l’adversaire malheureux d’Achille dans la guerre de Troie, si nous nous écartions de cette Rome et de cette Grèce à qui, vous le savez bien, nous devons presque tout.
Les Anglais tiennent à Shakespeare, les Allemands tiennent à Goethe, les Espagnols à Cervantès, les Portugais à Camoens, les Italiens à Dante et les Russes à Tolstoï. Nous sommes les enfants d’Homère et de Virgile - et nous nous détournerions d’eux ! Les angoisses de Cassandre ou d’Iphigénie, les malheurs de Priam, le rire en larmes d’Andromaque, les aventures de Thésée entre Phèdre et Ariane, la passion de Didon pour Énée font partie de notre héritage au même titre que le vase de Soissons, que la poule au pot d’Henri IV, que les discours de Robespierre ou de Danton, que Pasteur ou que Clemenceau.
Il n’est pas permis de faire parler les morts, mais il est impossible de ne pas imaginer les réactions d’un Claude Lévi-Strauss ou d’une Jacqueline de Romilly aux rêveries meurtrières de Mme Vallaud-Belkacem. Traitées de « pseudo-intellectuels » par une ministre qui ne doute de rien et surtout pas d’elle-même, les plus hautes autorités intellectuelles et culturelles du pays n’ont pas tardé, en tout cas, à exprimer leurs inquiétudes. Auteur de ces livres phares que sont L’État culturel ou La République des lettres, Marc Fumaroli, tout en reconnaissant que la ministre n’était pas la seule responsable d’une situation désolante, a pris dans ce journal la défense du latin et du grec : « Mme Vallaud-Belkacem s’apprête à donner le coup de grâce à ces deux matières sur lesquelles, depuis le XVIe siècle, tout l’enseignement secondaire français, quel que soit le régime, a été fondé. » Dans l’hebdomadaire Marianne, Jacques Julliard, qui n’est pas suspect de partialité, s’écrie : « Notre littérature est le bien le plus précieux. Je le dis tout net : si je devais me convaincre que la gauche est, à son corps défendant, l’agent de la marginalisation de notre littérature dans la France moderne, je n’hésiterais pas une seconde : ce n’est pas avec notre littérature, notre patrie quotidienne, que je couperais. Ce serait avec la gauche. » Et Régis Debray, avec sa force et sa lucidité coutumières : « Ce que je crains, c’est une école qui ferait de l’élève un client. Quand on attaque la mère, le latin, je crains pour la fille, le français. » Et Pierre Nora : « C’est l’expression d’une France fatiguée d’être elle-même, d’un pays qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient. » Et François Bayrou : « Dégueulasse. » Et Luc Ferry : « C’est un désastre. » Je me demande ce que pense de la réforme un grand esprit comme Paul Veyne qui nous a donné récemment une belle traduction de l’Énéïde de Virgile.
Renoncer aujourd’hui à cette longue tradition qui se transmet depuis des siècles de génération en génération, à ce que les Lumières et la gauche de Jaurès, de Herriot et de Blum appelaient les humanités, c’est condamner demain à l’oubli tout un pan immense de notre littérature. Et pour le remplacer par quoi ? Par un journalisme de bas étage, par une vague et fumeuse interdisciplinarité qui reste très obscure, par un pédagogisme théorique et abstrait, par un charabia pire que celui des Précieuses de Molière, par cette Novlangue à la mode où un « référentiel bondissant » est l’autre nom d’un ballon.
Nous pourrions naturellement vivre sans Homère, sans Montaigne, sans Corneille et sans Racine. Et leur substituer des circulaires administratives, des publicités commerciales, toute une panoplie d’usines à gaz au bord de l’hébétude et de bonnes intentions inutiles et navrantes. Mais nous sommes encore quelques-uns à croire que nous vivrions plutôt moins bien. Mme Najat Vallaud-Belkacem est pour la littérature et la culture de ce pays un Terminator de charme, une sirène séduisante dont il faut s’éloigner au plus vite, une espèce d’Attila souriante derrière qui les vertes prairies de la mémoire historique ne repousseraient plus jamais.
Monsieur le Président de la République, une réglementation abusive, des freins multiples et constants à toute économie souple et vivante, des impôts absurdes et écrasants qui ne cessent d’alimenter le chômage présentent assurément beaucoup d’inconvénients. Ils ne sont rien ou presque rien à côté de l’entreprise de démolition collective, d’obscurantisme et de haine de soi-même à laquelle se livre votre ministre de l’Éducation nationale. « Rompre avec les choses réelles, écrit Chateaubriand, ce n’est rien. Mais rompre avec les souvenirs !… » Vous avez dit et répété que vous étiez responsable de tout ce qui se faisait en votre nom. L’avenir de nos enfants est aujourd’hui en jeu. Ne laissez pas dépérir nos biens les plus précieux : notre langue, notre littérature, notre culture.
Ne soyez pas aux yeux de l’histoire le président qui aura tiré un trait final sur plus de mille ans de littérature française.