jeudi 15 novembre 2018

Face à Face bis





Léonard Matton s’empare du texte écrit à l’origine par le scénariste et réalisateur suédois Ingmar Bergman en 1976, signant une adaptation palpitante et contemporaine. Chef-d’œuvre cinématographique, il a été nommé à la cérémonie des Oscars de 1977 dans les catégories du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice.
Jenny Isaksson, brillante psychiatre, exerce son métier avec autorité et prestige. Au cours d’un été où elle se retrouve seule, elle subit un viol, puis se met à avoir des sentiments et des visions qui l’oppressent. Elle passe ainsi petit à petit du statut de médecin à celui de patiente, traversant les étapes de sa maladie en s’observant et en accomplissant sa propre analyse.
Vacillant tour à tour entre psyché et réalité, cette pièce déroute et questionne. L’ingénieuse scénographie et l’ambiance sonore placent le spectateur au cœur des choses, comme s’il pénétrait dans l’esprit tourmenté de Jenny. Les sept comédiens offrent une réelle valeur ajoutée à la tension dramatique que l’on ressent au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les méandres de l’inconscient de Jenny. Emmanuelle Bercot, sacrée meilleure interprète féminine au Festival de Cannes 2015 pour Mon Roi, incarne brillamment ce personnage central torturé et tient la pièce avec rythme et passion.
Ce drame psychologique, fascinant Face à face entre réel et inconscient, vous fera voyager au-delà de ce que vous pouvez imaginer.
Léonard Matton : formé à la British and American Drama Academy, à Oxford, puis par Raymond Acquaviva et Delphine Éliet à Paris, Léonard Matton met en scène son premier spectacle à l’âge de 21 ans. Il a exploré la thématique de l’intimité du couple à travers trois spectacles, naviguant de la comédie au drame contemporain : À la Folie Feydeau qui tourne en France depuis 2012; il crée ensuite au Lucernaire le spectacle Elle et Lui et Lui, d’après deux pièces - comique et dramatique - de Sacha Guitry ; et enfin, avec Trahisons de Harold Pinter, il mène en 2017 sa recherche au sein d’un dispositif immersif, dans un lieu éphémère de la Mairie de Paris, Le Génie d’Alex.

l n'y a aucun doute : Jenny Isaksson est l'un des plus incroyables rôles jamais écrits pour une comédienne. C'est une femme qui se croit libre, une femme qui se veut forte, une femme qui se détruit, une femme qui se reconstruit elle-même à travers ses rêves... C'est un parcours époustouflant. Quelques actrices seulement sont capables d'endosser une telle épopée intime : Emmanuelle Bercot est de celles-là.





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