jeudi 30 novembre 2017
mercredi 29 novembre 2017
Que fais-tu grand-mère
Que fais-tu grand-mère ?
Le goût de l'instant, la joie de chaque jour,
J'apprends que la tristesse du cœur est nuage,
Et nuage aussi est le plaisir …
Que fais-tu grand-mère, assise-là, dehors, toute seule ?Eh bien, vois-tu, j'apprends.
J'apprends le petit, le minuscule, l'infini,
J'apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne.
J'apprends à être transparente.
A regarder au lieu d'être regardée.
J'apprends le goût de l'instant quand mes mains tremblent,
La précipitation du cœur qui bat trop vite.J'apprends à marcher doucement,A bouger dans les limites plus étroites qu'avantEt à y trouver un espace plus vaste que le ciel.
Comment est-ce que tu apprends tout cela, grand-mère ?
J'apprends avec les arbres, et avec les oiseaux.
J'apprends avec les nuages.
J'apprends à rester en place et à vivre dans le silence.
J'apprends à regarder les yeux ouverts et à écouter le vent.
J'apprends la patience et aussi l'ennui :
J'apprends que la tristesse du cœur est un nuage,
Et nuage aussi est le plaisir :
J'apprends à passer sans laisser de traces, à perdre sans retenir
Et à recommencer sans me lasser.
J'apprends à me réjouir au début du printemps et à la fin de l'automne,
À voir un arc-en-ciel dans une goutte de pluie
Et une vie entière dans une gouttelette de soleil qui scintille sur une pierre.
J'apprends que les chemins se divisent et se perdent,
Que les regrets sont de petites pierres pointues qui blessent les mains qui les enserrent
Et qu'il est meilleur que nos mains restent ouvertes …
J'apprends mes erreurs, mes chagrins, mes oublis,
Et toutes les joies qui se faufilent, poissons d'argent dans la masse de notre vie.
Grand-mère, je ne comprends pas : pourquoi apprendre tout cela ?
Parce qu'il me faut apprendre à regarder les os de mon visage et les veines de mes mains,
A accepter la douleur de mon corps, le souffle des nuits et le goût précieux de chaque journée.
Par ce qu'avec l'élan de la vague et le long retrait des marées,
J'apprends à voir du bout des doigts et à écouter avec les yeux.
J'apprends qu'il n'est pas de temps perdu ni de temps gagné,
Mais que l'infini est là, dans chaque instant …
Cadeau trop souvent refusé dans le torrent des jours.
J'apprends qu'il faut aimer, que le bonheur des autres est notre propre bonheur,
Que leurs yeux se reflètent dans nos yeux et leurs cœurs dans nos cœurs.
J'apprends à marcher sur des sentiers étroits sans peur,
A regarder les montagnes qui se profitent au loin et que je n'atteindrai pas :
J'apprends les milliers de pas qui ont marché avant moi sur ces même sentiers.
J'apprends les vieilles traces et les jeunes nuages.
J'apprends qu'il faut se tenir prêt à partir quand le vent souffle.
Qu'on avance mieux en se donnant la main.
Que même un corps immobile danse quand le cœur est tranquille.
Que la route est sans fin, est pourtant toujours exactement là.
Et avec tout ça, pour finir, qu'apprends-tu grand-mère ?
J'apprends, dit la grand-mère à l'enfant, j'apprends tout simplement à être vieille.
Joshin Luce Bachoux
nonne bouddhiste:
Transmis par Martine Pimbert. - Merci Martine
mardi 28 novembre 2017
Juste au milieu
Il y aura
Bien sûr
Un moment de silence
Une crique
Et le jour en lever
Nous en serons au bout de toutes les partances
Je te prendrai la main
Tu ouvriras tes lèvres
L’avenir
Dès lors
Sera juste au milieu...
©jeandiharsce Jean Diharsce
Posté par Maela
Bien sûr
Un moment de silence
Une crique
Et le jour en lever
Nous en serons au bout de toutes les partances
Je te prendrai la main
Tu ouvriras tes lèvres
L’avenir
Dès lors
Sera juste au milieu...
©jeandiharsce Jean Diharsce
Posté par Maela
Trop tard ....ou pas !
Les voilà comme des statues
Dans le froid jardin du silence
Où les oiseaux ne chantent plus,
Où plus rien n'a plus d'importance.
Plus jamais ne verront la mer,
Plus jamais le soir qui se penche,
Les grandes forêts en hiver,
L'automne rousse dans les branches,
Mais nous n'avons que des regrets,
Mais nous n'avons que des remords,
Mais ils ne le sauront jamais.
Ils n'entendent plus, c'est trop tard,
Trop tard, trop tard...
Dans le froid jardin du silence
Où les oiseaux ne chantent plus,
Où plus rien n'a plus d'importance.
Plus jamais ne verront la mer,
Plus jamais le soir qui se penche,
Les grandes forêts en hiver,
L'automne rousse dans les branches,
Mais nous n'avons que des regrets,
Mais nous n'avons que des remords,
Mais ils ne le sauront jamais.
Ils n'entendent plus, c'est trop tard,
Trop tard, trop tard...
BARBARA
lundi 27 novembre 2017
Tes mains
Ce frémir d’aimer qui n’a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D’une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d’inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s’y forme
S’y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement...
Louis ARAGON - Les Mains d'Elsa
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D’une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d’inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s’y forme
S’y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement...
Louis ARAGON - Les Mains d'Elsa
Transmis par Maela : je n'y résiste pas . Ses trouvailles , ses cadeaux sont inestimables
Création : Albert-Ernest CALLIER-BELLEUSE
L'Adieu
Tu vas bien
On me l'a dit
Je m'inquiétais de ton silence
Maintenant j'ai compris
Nous ne nous verrons plus
Mes yeux tenus clos
Tu resteras inchangée jusqu'à mon dernier jour
Merveilleuse, incorruptible
Comme une langue morte...
On me l'a dit
Je m'inquiétais de ton silence
Maintenant j'ai compris
Nous ne nous verrons plus
Mes yeux tenus clos
Tu resteras inchangée jusqu'à mon dernier jour
Merveilleuse, incorruptible
Comme une langue morte...
Robert Notenboom - "ULTIMA VERBA, une vie de poésie"
(Les Éditions du Puits de Roulle)- Transmis par Maela
(Les Éditions du Puits de Roulle)- Transmis par Maela
Sculpture : RODIN - L'Adieu
dimanche 26 novembre 2017
Joie
La joie est la clef principale de la connaissance des hommes.
Read more at http://www.proverbes-francais.fr/proverbes-joie/#MVFVpEYyErSqw5ur.99
Aujourd'hui j'ai la joie de l'anniversaire de Guillaume S.
samedi 25 novembre 2017
Puisque tu pars ....
Garde cette chance que nous t'envions en silence,
cette force de penser que le plus beau reste à venir...
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des "ainsi-soit-il"...
cette force de penser que le plus beau reste à venir...
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des "ainsi-soit-il"...
Transmis par Maela
Comme pour moi la mort est certes le plus beau moment de la vie je crois en effet que le plus beau est à venir !
vendredi 24 novembre 2017
La retraite
Réveillons un vieux secret qu'il ne faut pas oublier d'emporter dans le viatique de nos maturités : l'art de se ménager des haltes.
Les retraites doivent rythmer la vie, lui donner, comme ponctuation dans un texte, sa respiration propre.
Il n'est que de partir seul, au loin ou dans une chambre close, pour prêter l'oreille à ce que le silence nous dit (n'emporter à la rigueur qu'un livre, mais un de ceux qui donnent envie, lorsqu'on les a lus, de les jeter au loin, et de vivre).
Ce sont les rendez-vous que nous nous devons à nous-mêmes...
Christiane SINGER - Les âges de la vie
Les retraites doivent rythmer la vie, lui donner, comme ponctuation dans un texte, sa respiration propre.
Il n'est que de partir seul, au loin ou dans une chambre close, pour prêter l'oreille à ce que le silence nous dit (n'emporter à la rigueur qu'un livre, mais un de ceux qui donnent envie, lorsqu'on les a lus, de les jeter au loin, et de vivre).
Ce sont les rendez-vous que nous nous devons à nous-mêmes...
Christiane SINGER - Les âges de la vie
Peinture : Franz BISCHOFF
Le chagrin
J'ai appris que le chagrin n'était que de l'amour . Tout l'amour que nous voudrions donner mais sans le pouvoir . Tout cet amour non dépensé s'accumule au coin de nos yeux, dans les boules de notre gorge et au creux de notre poitrine . Le chagrin c'est de l'amour qui n'a nulle part où aller .
jeudi 23 novembre 2017
mercredi 22 novembre 2017
Les news de Marine
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Tu pars
Tu pars. Pour un de ces voyages dont je t'ai toujours su le voyageur. Pour un de ces voyages dont l'issue est incertaine. Pour un de ces voyages dont le retour est interdit : interdiction de revenir au même. C'est autre qu'il te faut revenir. Autre qu'il te faudra m'accueillir.
Au 40è jour, après une ultime épreuve, Ulysse convainc Pénélope de son identité. Il dit : Ce lit, c'était notre secret. Au milieu de l'enceinte un rejet d'olivier éployait son feuillage…
Maela Paul - La Petite Colère (L'Harmattan, 2010)
Peinture : Lionel Borla - Lettres d'Amour
Au 40è jour, après une ultime épreuve, Ulysse convainc Pénélope de son identité. Il dit : Ce lit, c'était notre secret. Au milieu de l'enceinte un rejet d'olivier éployait son feuillage…
Maela Paul - La Petite Colère (L'Harmattan, 2010)
Peinture : Lionel Borla - Lettres d'Amour
lundi 20 novembre 2017
Au centre dramatique national de TOURS
DÎNER EN VILLE
CHRISTINE ANGOT / RICHARD BRUNEL
9 JAN > 13 JAN
CRÉATION
9 > 13 JANVIER 2018
mar 9 janvier à 20h
mer 10 janvier à 20h
jeu 11 janvier à 19h
ven 12 janvier 20h
sam 13 janvier à 17h
rencontre avec le public 11 janvier
durée estimée 1h30
Le dîner en ville ? Un incontournable de la mondanité d’hier et d’aujourd’hui, un rite qui se réinvente avec brio au fil du temps. Habile caméléon, il ne cesse de renouveler ses codes et ajuste subtilement son snobisme à l’air du temps. Ce soir, Régis reçoit. À sa table, des convives instruits, raffinés, qui maîtrisent l’art de la conversation. Sauf un.
Préparatifs, décoration, mise en place, ajustement des lumières… Le dîner est une mise en scène qui joue à s’ignorer. Son apparente désinvolture dissimule les ficelles d’un usage pensé, calculé, millimétré. Pour chaque invité, il y a un rôle à jouer et des répliques à respecter. Mais derrière les mœurs polissées pointent les contradictions et la cruauté de l’entre-soi.
Que dit le rituel du dîner en ville des relations de pouvoir qui régissent nos sociétés ? Que révèle-t-il des rapports de domination et de classe sociale ? Christine Angot nous confronte à ces questions qui rassemblent et opposent. À sa plume acérée se mêle le geste engagé de Richard Brunel qui, après Samira Sedira et Édouard Louis, poursuit son exploration des écritures contemporaines. Ensemble, ils offrent un tableau vertigineux et satirique d’une société muselée par la convenance
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