jeudi 7 mai 2020

Encore que ! en Août 2000 / Kyi, Himachal Pradesh, Inde

L'été 2000 j'étais en Inde 
Dans l' Hymachal Pradesh , au nord de Spiti , à la frontière du Tibet 
pour  aider à monter un camp de l' དུས་ཀྱི་འཁོར་ལོ། : le Kalachakra qu'allait pendant plusieurs jours  délivrer le Dalaï Lama ce mois  là .
Kakachakra is an ancient ritual led by the Dalaï Lama regularly that involves a series of prayers, meditations, dances, chants, vows and a construction of a large sand mandala — all with the aim to bring world peace More on Wikipedia ! 




Nous étions, venus du monde entier,  nombreux à avoir proposé nos services puisqu'il fallait organiser l'arrivée  pour 10 jours de 25000 personnes qui viendraient, parfois à pied,  suivre cet enseignement et pour certains  prendre l'initiation. Mon équipe montait des tentes. Organisait des dortoirs .

Il s'est trouvé que mon frère, ma belle soeur, ma soeur et mon beau frère qui n'avaient pas voulu me laisser seule ce premier été après mon veuvage étaient venus  tous les 4  me rejoindre et me soutenir sur ces terres sacrées . Toutefois à causes des crues occasionnées par  la mousson, ils ne purent accéder jusqu'à Kgy et je décidai donc que c'est moi qui les rejoindrais à dos de mulet et d'homme et à coût de radeaux de l'autre côté des ponts qui s'étaient effondrés, les empêchant de me rejoindre.  Ils n'avaient que quelques semaines de vacances et je décidai pour ne point les faire attendre de partir sur le champ. Aussi allais-je à coup sûr manquer l'arrivée du Dalaï Lama prévue le lendemain, et avant l'ouverture de la cérémonie, louper aussi l'opportunité de Le voir de près car notre recompenses était qu'Il remercierait en personne les bénévoles des délégations diverses. 

Qu'à celà ne tienne. je me mis en route. J'en avais pour deux jours .
Le deuxième jour ayant défié torrents et crues, j'attendais  au centre d'un village le bus qui me ramènerait vers les miens. Il y avait sur le bord de la route  énormément de monde mais il y a toujours énormément de monde en Inde sur le bord de la route. J'étais vêtue en Tibétaine d'une longue jupe verte coulissée à la taille , d'un tablier richement brodé, d'un gilet assorti et je craignais par dessus tout de manquer ce fichu bus qui n'arrivait pas à l'heure dite . Aussi, malgré un cortège de voitures qui traversait doucement le village, je m'avançai vers le milieu de la route,  me pris le pied  que j'ai suite à une polio, insensible,  dans ma jupe trop longue, et tombai sur un des véhicules de cette procession. Et dedans, juste là, à quelques centimètres de moi, de l'autre côté de la vitre quoi, il y avait le Dalaï Lama ! 



Qui me fit ce beau sourire qu'on lui connait. Et ce signe du Namaste, une bénédiction en soi.
Et là voyez vous contrairement à ce que nous enseigne le post précédent j'ai perdu tout égo l'espace d'un instant
Je me suis rétablie. la voiture est passée. Les nombreux témoins jusqu'alors silencieux se sont jetés à mes pieds , embrassant mes chaussures crottées, le bas de mes vêtements, s'accrochant à ma taille, caressant mes cheveux. Tâchant d'en arracher. Pensez donc, Il m'avait souri ! Et j'ai eu, quand j'ai aperçu le bus qui arrivait enfin le plus grand mal à me dégager de toute cette dévotion soudaine, de cette gloriole passagère pour le moins inattendue .

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