mardi 30 mai 2017

Aller

Sylvie Méheut une amie de Fabienne M. 

OBÉDIENCES
Aller
Ne plus rien entendre de l’inachevé
Aller
Loin de l’instant qui tremble
Et délester le temps
De ses nasses de cendre
Aller
Où s’émondent les heures
Aux marches filandreuses
D’un autre matin
D’une autre ville
D‘un autre destin
Aller
Et ne plus rien entendre
Des glaives et des chaux
Vibrer à la coulée des mots
Aux sentes écolières
Aux premiers lais courbés
Sur les mûriers d’hier
Sous coiffes de grammaire
Et de romans idiots
Émacier l’apparat
Multiplier l’aveu
Ne plus compter
Que sur le soir qui brûle
Son lot de vérités
Ses cimaises et ses lunes
Ses lanternes jaspées
Ses Casamance bleues
Aller
Ne plus rien entendre de l’inachevé
Ne plus prendre à dos de cailloux
Ne plus donner qui ne soit impeccable
La vie est là
Qui sécrète l’alternance
Aux gouttières des bois
La vie est là qui lance
Ses stances sur les toits
Aller et ne plus rien attendre
Aller sans se méprendre
Suivre du bout des doigts
Le vent roux qui aiguise
Sur le lac adoubé
L’étoile tant promise
L’étoile tant aimée
Aller
Sylvie Méheut
Hélène Salvy "Autoportrait 2"

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