Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin Je te cherche par-delà l'attente Par-delà moi-même Et je ne sais plus tant je t'aime Lequel de nous deux est absent..
De même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il vous fait croître, il vous élague. De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous bat pour vous mettre à nu. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous broie jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple... ... Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour. Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne... Khalil GIBRAN
I know how much you like to hear that — but I don’t only write it because you like it — I write it because it makes me warm all over inside to write it to you.
It is such a terribly long time since I last wrote to you — almost two years but I know you’ll excuse me because you understand how I am, stubborn and realistic; and I thought there was no sense to writing.
But now I know my darling wife that it is right to do what I have delayed in doing, and that I have done so much in the past. I want to tell you I love you. I want to love you. I always will love you.
I find it hard to understand in my mind what it means to love you after you are dead — but I still want to comfort and take care of you — and I want you to love me and care for me. I want to have problems to discuss with you — I want to do little projects with you. I never thought until just now that we can do that. What should we do. We started to learn to make clothes together — or learn Chinese — or getting a movie projector. Can’t I do something now? No. I am alone without you and you were the “idea-woman” and general instigator of all our wild adventures.
When you were sick you worried because you could not give me something that you wanted to and thought I needed. You needn’t have worried. Just as I told you then there was no real need because I loved you in so many ways so much. And now it is clearly even more true — you can give me nothing now yet I love you so that you stand in my way of loving anyone else — but I want you to stand there. You, dead, are so much better than anyone else alive.
I know you will assure me that I am foolish and that you want me to have full happiness and don’t want to be in my way. I’ll bet you are surprised that I don’t even have a girlfriend (except you, sweetheart) after two years. But you can’t help it, darling, nor can I — I don’t understand it, for I have met many girls and very nice ones and I don’t want to remain alone — but in two or three meetings they all seem ashes.
You only are left to me. You are real.
My darling wife, I do adore you.
I love my wife. My wife is dead.
Rich.
PS Please excuse my not mailing this — but I don’t know your new address I could write letters like this daily . In fact sometimes I do ! Michel is so so so real . And we go on doing so much together because I loved Him in so many ways that a life is not long enough to test them all .
Amazing picture of Clifden, regarded as ‘the capital of Connemara’, is a delightful market town set against the majestic backdrop of the Twelve Bens, Photo by Mark Furniss. Explore the Wild Atlantic Way here http://fal.cn/QSjY
J’ai appris, dit le Petit Prince, que le Monde est le miroir de mon Âme… Quand elle est enjouée, le Monde lui semble gai Quand elle est accablée, le Monde lui semble triste Le Monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là, c’est tout Ce n’était pas le Monde qui me troublait, mais l’Idée que je m’en faisais…
"Patience is not sitting and waiting, it is foreseeing.
It is looking at the thorn and seeing the rose,
looking at the night and seeing the day.
Lovers are patient and know that the moon needs time to become full."
RUMI
Etre patient ne consiste pas à s'asseoir et à attendre . Etre patient c'est voir loin . C'est regarder l'épine et voir déjà la rose; c'est regarder la nuit et voir le jour . Les amants sont patients et savent que la lune a besoin de temps pour devenir pleine .
Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier les vertus qu'il n'a pas,
et de négliger de cultiver celles qu'il possède...
Marguerite YOURCENAR
Sculpture : Elisabeth DUPIN-SJÖSTEDT
Les grand’routes tracent des croix A l’infini, à travers bois ; Les grand’routes tracent des croix lointaines A l’infini, à travers plaines ; Les grand’routes tracent des croix Dans l’air livide et froid, Où voyagent les vents déchevelés A l’infini, par les allées…
Emile VERHAEREN - Novembre Sculpture : Emil ALZAMORA
LE PLUS. Dans son dernier film, "La Fille de Brest", sorti le 23 novembre au cinéma, Emmanuelle Bercot raconte le combat d’Irène Frachon, la femme médecin à l’origine de l’affaire du Mediator. Un véritable "avis de tempête", pour notre chroniqueur Romain Faisant.
Sacrée par le prix d’interprétation féminine à Cannes l’année dernière (pour son rôle dans "Mon Roi" de Maïwenn), c’est derrière la caméra que nous revient Emmanuelle Bercot, un an après son plus gros succès ("La tête haute", qui valut à son jeune acteur, Rod Paradot, le César du meilleur espoir masculin).
Car sa spécificité, loin d’être courante dans le milieu du cinéma, est de mener en parallèle et depuis ses débuts une triple carrière : actrice, réalisatrice et scénariste, ce qui lui confère une richesse de points de vus.
La cinéaste a une prédilection pour les portraits de femmes. Elle a mis en scène Emmanuelle Seigner et Isild Le Besco dans "Backstage" ou encore Catherine Deneuve dans "Elle s’en va".
Son dernier film, "La fille de Brest", en est un vibrant exemple. Emmanuelle Bercot revient sur le plus important scandale sanitaire de ces dernières années : l’affaire du Mediator. Ce médicament des laboratoires français Servier, prescrit à l’origine aux diabétiques puis comme "coupe faim" à des patients voulant perdre du poids, a été reconnu dangereux en France trente ans après sa mise sur le marché, car causant ou aggravant des valvulopathies (maladies cardiaques).
"Enquêteuse médicale"
Une femme, la pneumologue Irène Frachon du CHU de Brest, alerte en 2009 les autorités compétentes des dégâts provoqués et des risques mortels engendrés par la prise du médicament. C’est un combat dicté par l’urgence qui commence alors, contre un groupe pharmaceutique puissant, contre les autorités qui ne la prennent pas au sérieux et même contre ses propres collègues.
Basé sur le livre d’Irène Frachon paru en 2010 ("Mediator 150 mg : Combien de morts ?"), "La fille de Brest" est un film très documenté qui déroule en détail et chronologiquement la révoltante histoire d’un scandale dont la révélation tient à l’acharnement d’une poignée de convaincus.
La réalisatrice nous place dans l’œil d’un cyclone qui a bouleversé la vie de milliers de gens, évitant la sécheresse d’un discours clinique, elle donne à son film le tempo d’un cœur qui bat la chamade, celui de son héroïne et de son actrice, Sidse Babett Knudsen, qui porte le film d’une façon formidable.
"On ne trouve que ce que l'on cherche" : cette phrase prononcée par un collègue d’Irène résume bien la démarche de la pneumologue. Car derrière cette évidence se trouve une volonté : celle de creuser, de comparer, d’investiguer. C’est d’ailleurs appareil photo à la main que nous est présentée cette figure d’"enquêteuse médicale".
Avis de tempête
L’objectif rivé sur le tissu malade lors d’une opération, elle fait des gros plans sur ce qui était dissimulé. Tout son combat va consister à mettre en lumière ce que personne n’avait envie de voir, en créant une chaîne dont il faudra convaincre chaque maillon. C’est ce que le film arrive très bien à faire : accrocher son spectateur à la course d’Irène, en faisant de chaque étape une péripétie qui relance le récit.
Irène doit ainsi s’adjoindre les services d’une réelle équipe de chercheurs. C’est le professeur Antoine Le Bihan (Benoit Magimel) et sa petite équipe qui vont accompagner Irène dans l’établissement de la vérité. Chaque pas se heurte à un obstacle : l’Afssaps (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) reste sourde aux arguments de la combative pneumologue.
Elle est bien seule lors de sa présentation, face aux représentants du laboratoire, cravatés dans leur déni. Même pour les médias, l’intérêt de l’affaire les laisse froids, avant qu'un chiffre tonitruant soit dévoilé : celui du nombre de morts.
L’avis de tempête balaye la vie d’Irène, qui se heurte à la problématique des relations étroites entre les groupes pharmaceutiques et le milieu médical, à l'image du "Nouveau protocole", avec Clovis Cornillac. La prise de risque est d’autant plus grande que sa quête pourrait avoir des conséquences négatives sur Antoine, dont les recherches sont financées par…l’industrie à laquelle il s’attaque.
Une chaîne humaine ténue se met ainsi en place.
Une tornade positive
Les téléspectateurs français amateurs de la fameuse série danoise "Borgen", le succès d'Arte, connaissent déjà l'actrice Sidse Babett Knudsen. Les autres l’ont découverte récemment dans "L’Hermine", face à Fabrice Luchini, film qui lui a valu le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Grâce au joli succès du film, le plus grand nombre a pu découvrir les talents de l'actrice qui irradie à présent "La fille de Brest". Emmanuelle Bercot ne devait pas se tromper, car le film se construit autour de cette figure féminine qui porte la révolte. Son choix est en totale adéquation avec l’énergie du personnage. L’actrice danoise à l'accent charmant est une tornade positive. Elle mène de front sa vie familiale et son combat pour son autre famille : ses patients. Le film n’oublie pas, entre les batailles juridiques et administratives, que derrière les chiffres et les tableurs il y a des victimes.
L’une d’elle, Corinne, sera à cet effet le fil rouge qui donne corps au drame en cours. Avec son franc-parler, son exaltation et son pouvoir de conviction, Irène est une battante qui force le respect mais qui sait aussi, sobrement, rendre hommage aux premiers concernés : l’énoncé des prénoms de ses patients lors du journal télévisé est une séquence émouvante.
Emmanuelle Bercot sait tirer le meilleur de ses acteurs. Que ce soit aux États-Unis avec Edward Snowden (auquel Oliver Stone vient de consacrer un film) ou en France avec Irène Frachon, les lanceurs d’alerte font preuve d’abnégation face à la négation. Celle qui est surnommé la "fille de Brest" dans le film s’est désormais fait un nom.
Après Elle s’en Va (2013) et La Tête Haute (2015) , la Comédienne -Cinéaste , revient avec un nouveau film passionnant sur le Scandale du Médiator et le combat menée par celle , Irène Frachon , qui après avoir découvert la nocivité du médicament n’a eu de cesse que de porter au grand jour les preuves des dégâts causés par celui-ci . Dans la grande tradition des films- dossiers , un superbe plaidoyer pour les victimes qui attendent toujours que leur soit rendue justice par un procès au pénal, sans cesse repousse …
l’affiche du film;
La cinéaste aime bien les personnages qui ne baissent pas les bras à l’image du jeune adolescent de La Tête Haute victime d’une enfance difficile , qui réussira à sortir du cycle destructeur et violent dans lequel il s’était engouffré avec l’appui de soutiens ( éducateur , juge …) et saura « relever la tête » s’ouvrant l’espoir d’une autre vie . Ici, dans La Fille de Brest ( Cliquez ici pour la Bande- annonce ) , face à ses malades victimes , c’est la Pneumologue qui va relever la tête et se battre pour eux, contre l’indifférence des autorités sanitaires et les puissants laboratoires qui se protégent derière les décisions de celle-ci …révélatrices de quelques conflis d’inétrêts . Le quotidien de cette Pneumoloque du du CHU de Brest dédiée et dévouée à ses malades va être radicalement changé le jour où elle découvre que les analyses faites avec ses assistants sur plusieurs cas de patienst dont elle a la charge et la dégradation de leurs maladie jusqu’à la mort supsecte de certains , qui s’avvère avoir un lien direct avec la prise d’un médicament , le Médiator, prescrit par leurs médecins traitants et comercialisé depuis de nombreuses années. Poussée par son « sens du devoir » auquel s’ajoute son empathie pour les victimes ; et surtout la « perception » de la dangerosité que l’on se semble pas avoir mesurée ( ou voulu ignorer?…) d’un médicamant largement répandu et présenté aussi comme un remède coupe-fain pour certains malades , Iréne Frachon décide de porter l’affaire au grand jour . Mais elle n’est pas spécialiste des études épidémiologiques et des étapes qu’il faut franchir pour apporter la preuve de ce qu’elle a -modestement- découvert….
Iréne Frachon ( Sidse Brigitt Knudsen ) et Antoine Le Bihan ( Benoît Magimel )
Ce sont les étapes de ce parcours et des « soldats » qu’elle va s’entourer , qui vont faire de ce modeste medecin de province une femme hors du commun et donc un personnage éminemment cinématograhique « une femme ordinaire à qui est arrivée une histoire extraordinaire . Quelqu’un qui n’agit pas par calcul . Dotée d’une énergie incroyable… » , explique la cinéaste . Qui souligne également ses relations avec l’entourage qui l’a accompagnée dans son combat . Les moments de peur et de doute compensés par le soutien famililal ( superbes séquences ) , et celui de ceux qu’elle a « rencontrés sur son chemin tout au long de son histoire . Elle a été chef de guerre , mais elle a eu de magnifiques soldats à ses côtés (…) comme le dit un dialogue du film : sans eux elle n’aurait rien fait , mais eux n’auraient pas fait ce qu’elle a fait! ». c’est l’un des premiers atouts du film que d’avoir traduit ces rapports où la force de conviction d’Iréne l’emporte . De la même manière que les » impressions » recueillies lors des rencontres de travail de la cinéaste avec le pesonnage réel dont les confidences vont même au delà de ceux qu’elle avait décrit dans son livre « Médiator 150 Mg.. » ( éditions Dialogue.fr / 2010) dont le sous-tire : combien de morts ? » , fut dans un premeir temps interdit . S’y ajoutent ceux recueillis auprés des protagonistes de l’affaire à Brest , mais aussi à Paris comme l’épidémiologiste Gustave Roussy , la « taupe » ( surnommé son « père Noël » ) de la CNAM, et celui d’Antoine Le Bihan ( Benoît Magimel ) le chercheur qui lui a permis de mener à bien son dossier en la complétant dans un domaine qu’elle ne maîtrisait pas. Tous ce travail en amont qui fait la force du film et son réalisme s’appuytant sur ces éléments du vécu « tous les faits du films sont avérés » souligne Emmanuelle Bercot . Et la préccision de ceux-ci , portée par une mise en scène rythmée à la manière d’une enquête de « polar » qui progresse jusqu’ à apporteer la preuve indiscutable ….
Le soutien familail…
On a dit film -dossier et c’est bien le cas , la cinéaste l’assume totalement inscrivant son récit sans hésiter dans la lignée des grands films du genre comme Révélations de Michaêl Mann( sur le scandale de l’industrie du tabac) , ou leErin Brokovitchde Steven Soderbergh . N’hésitant pas à se situer derrière le point de vue d’irène et suivre son parcours de combat comme c’est le cas dans les deux films cités. Inscrivant dans le sien aussi , la dimension pédagogique nécéssaire en forme de vulgarisation destinée à faire comprendre au grand public les vrais « enjeux » . A l’image des deux scènes crues ( de l’opération , et de l’autopsie ) servant de déclic au combat d’Iréne dont la cinéaste veut faire « éprouver physiquement les choses » aussi , au spectateur . En ce sens le film devient -habilement – par sa forme qui ne le revendique pas forcément , un pamphlet politique d’autant plus percutant . La motivation d’Irène s’inscrivant dans l’idée de Justice guidée – non pas par une revendication d’ordre politique mais plurôt d’ordre déonthologique – par son empathie pour les malades et la révolte suscitée par les effets nocifs qui lui sont devenus insupportables du médicament que révélent les deux scènes citées , et puis, cette indifférence avec laquelle on refuse ( les autorités , le laboratoire …) de voir les dangers pourtant pointés par Irène , préférant se cacher derrière leurs certitudes et ( ou ) protégeant surtout leurs intérêts , dévoilant les compromissions .
Irène au tribunal , fait face aux accusateurs…
Se situant du point de vue de son héroïne Emmanuelle Bercot définit le mur qui la sépare du camp opposé et de la réalité d’une administration Sanitaire et de l’industrie pharmaceutique dont le devoir primordial de protection de la population n’est pas toujours la priorité qu’il devrait être , et qu’elle veut révéler . C’est le sens de son combat contre ces dysfonctionnements et conflits d’intérêts à qui va lui faire répondre aux accusantions dont elle est l’objet , disant « moi aussi je collabore avec les labos et je suis pour l’innovation thérapeutique » . Pointant que c’est la santé des malades qui est en cause et que celle-ci se doit être intègre et non pas faite au profit d’ intérêts mais au service des Malades , ce que font font de nombreux médecins ( dont la déontologie n’est pas suspecte…) qui travaillent, comme elle, avec les laboratoires. C’est pour cette raison qu’elle s’est inscrite en combattante contre certaines pratiques … qui ont permis au Médiator de faire ses ravages pendant 30 ans !. Et contre cette injustice qui conduit à une forme d’impunité isupportable : le procès au pénal n’ a toujours pas eu lieu contre les responsables ! , est-il expliqué dans un sous-titre à la fin du film. . Tandis que ceux qui dénonçent ces pratiques se retrouvent , eux, sur le banc des accusés. Et la colère d’Irène n’est pas encore éteinte aujourd’hui qui fustige le récent procès au Luxembourg dont a été l’objet un lanceur d’alerte … et demande qu’une loi punisse ceux qui les attaquent …
Le scandale dévoilé, Iréne face à la pressse…
Et , autre atout du film , cette mère -courage est incarnée par une comédienne Danoise , Sidse Babett Knudsen remarquée dans After the Wedding de Susan Bier (2007) et rendue célèbre par les trois saisons de la série T.V à succès :Borgen, et excéllente face à Fabrice Lucchini dans L’ Hermine( 2015 ) qui lui a valu le César de la Meilleure actrice dans un second rôle . Elle est admirable et fait merveille dans sa manière d’affronter l’adversité, elle est « cash » dans sa détermination , affronte ses peurs, sait aussi faire preuve de recul et d’humour . Ell est bouleversante dans l’empathie et la complicité avec ses malades , et ( ou ) ceux qui vont l’accompagner dans son combat . Elle éclabousse tout et elle est irrésistible … le Médiator en sait quelque chose ! . Elle s’inscrit , définitivement , au rang des phus grandes..
(Etienne Ballérini)
LA FILLE DE BREST d’Emmanuelle Bercot -2016- Durée : 2h 08.
Avec : Sidse Brigitt Knudsen , Benoît Magimel, Charlotte Laemmel , Isabelle De Hertog, Gustave Kervern , Anne Jouan , Corinne Zaccharia
Quand Nicholas ici 1er rang à droite en pantalon vert près de sa petite soeur blonde Annie avait 10 ans il n'avait plus qu'un an à attendre pour que je devienne sa baby -sitter à New-York . J'avais 20 ans . Leur Maman Teddy Bergery se tient derrière Annie : elle avait 40 ans et me semblait très vieille ! Benjamin, le 2eme clown , aîné de la famille est à sa droite ( quand on regarde de face ) J'ai aimé ces 3 enfants : Benjamin , Nicholas et Annie comme les miens propres et une des joies de ma vie aujourd'hui est - merci Facebook- de les avoir toujours proches 53 ans plus tard et de pouvoir, parfois, pallier un tant soit peu au départ de leur magique Mummy .
La réalisatrice de La tête haute a adapté l'épopée de la Brestoise Irène Frachon pour dénoncer les méfaits du Mediator. Un film d'une grande humanité qui sort mercredi.
Emmanuelle Bercot l'avoue sans réticences. Sans la personnalité exceptionnelle de la pneumologue Irène Frachon, la réalisatrice et actrice de 49 ans ne se serait pas lancée dans l'aventure de ce film.
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« Le livre (Mediator 150 mg : combien de morts ?) m'a donné envie de rencontrer Irène Frachon et c'est là que j'ai eu le déclic. Il y avait de quoi faire un vrai portrait d'une femme avec un tempérament de feu. La notion de thriller de cette histoire est venue dans un second temps. Brest était un plus, en lien avec mes chères racines bretonnes. Enfin, j'avais un rapport familier avec le monde médical puisque mon père est chirurgien cardiaque. « Une chance inouïe » Après, Emmanuelle Bercot l'a prouvé dans tous ses films, de Backstage à La tête haute en passant par Mes chères études : elle a besoin d'avoir un endroit où ça frotte pour faire un film. « Il me faut de l'empoignade, de la rupture. » Ce qui explique aussi les libertés qu'elle a prises avec la réalité du collègue médecin-chercheur d'Irène Frachon. « Il fallait rajouter un peu de clash au service de la dramaturgie et j'aime bien filmer ce genre de scènes. La tension, c'est mon rayon. »
Lors de sa rencontre avec trois de nos lecteurs, la cinéaste est également revenue sur son parcours « chaotique ». « Je suis venue tard au cinéma. De 17 à 27 ans, je voulais faire énormément de choses et pour choisir, il fallait renoncer ! Alors j'ai fait beaucoup de danse, de théâtre… Avant de rejoindre la Femis (la grande école de cinéma de Paris). »
Ça tombe bien, l'un des lecteurs invités à rencontrer Emmanuelle Bercot, Angelo Pichon, 19 ans, en licence d'arts du spectacle à Rennes, est tenté par cette école et se demande comment aborder la sélection d'entrée. « Il faut être soi-même. Ne surtout pas jouer un rôle. Car ce qui fait la différence, c'est ta personnalité et ta passion. »
Et cette école lui a été utile ? « Sans elle, je ne serais pas là où j'en suis aujourd'hui. À 27 ans, je n'avais plus le temps de faire le parcours du combattant pour devenir réalisatrice. Là, on a des moyens techniques exceptionnels. On fait les choses en groupe. Et j'ai eu une chance inouïe. J'ai été primée à Cannes pour mes premiers court et long métrages. »
Une chance ? « Je crois énormément au travail, mais il faut un peu de chance. Il peut arriver des choses exceptionnelles à des personnes qui ne demandent rien. Mais je connais aussi des gens qui ont un talent immense et n'atteindront jamais leur but. »
Comme les trois lecteurs connaissent bien les différentes facettes du travail d'Emmanuelle Bercot, la discussion peut aussi partir sur d'autres voies. Par exemple avec Estelle Dupin, 23 ans, qui travaille dans l'aide aux personnes âgées dans la Manche : « Des rôles comme celui que vous aviez dans Mon roi (de Maïwenn), c'est éprouvant à jouer ? » « Pas douloureux mais, oui, éprouvant. Car il faut parfois garder l'intensité émotionnelle pendant des heures. »
Un travail qui a fait bouger le rapport de la réalisatrice à ses propres acteurs ? « C'était mon premier rôle de cette envergure. J'y ai pris conscience des fragilités de l'acteur. Du sentiment de solitude qu'on peut ressentir. Je crois que désormais je suis plus attentive à eux. J'essaie de ménager un espace pour leurs émotions. »
L'amour de Deneuve
Du coup, Ophélie Broudin, 24ans, elle aussi en arts du spectacle à Rennes, se demande si, comme Maïwenn, elle laisse de la place à l'improvisation lors de ses tournages ? « Absolument pas. Maïwenn sait gérer ça mais beaucoup d'acteurs sont très mauvais en impro. Et puis je suis très crispée sur les dialogues. J'y tiens. »
Pas d'impro, mais des acteurs non professionnels ? « J'essaie toujours d'avoir moitié-moitié entre les pros et les non-pros. Tout le monde ne peut pas être naturel devant une caméra, mais quand les non-professionnels ont ça, ils sont capables d'atteindre des moments de vérité que beaucoup d'acteurs n'ont pas. »
« Et d'où vient votre amour pour Catherine Deneuve ? » enchaîne Estelle. « De mon enfance. Dans ma génération, on a grandi avec elle. Avec l'actrice, la femme sublime, la mère et la sœur qu'on aimerait avoir. Je n'ai jamais perdu cet amour d'enfance. Je n'aurais jamais imaginé la filmer dans deux films (La tête haute et Elle s'en va). Et quand elle ne m'inspire pas, elle est de bon conseil. »
Pourquoi ? « C'est elle qui m'a conseillé Sidse Babett Knudsen pour jouer La fille de Brest. » Un bon conseil en effet.