dimanche 6 mai 2018

Y'a qu'a

Il n'y a que se perdre,
Se risquer sans recours,
S'élancer sans se retourner,
Sauter à pieds joints la barrière,
Plonger cul par dessus tête, disait l'amie Christiane Singer 
au bord de son grand naufrage,
Pour toucher enfin au noyau brut de son existence,
Sentir trembler en soi l'âme incandescente,
La fine pointe insoumise,
Quand la mort cesse d'être l'ennemie,
Qu’un dernier pied de nez la concilie,
Et que soudain le fil ténu de la vie
Se découvre, inespéré,
Etre celui de la merveille !
Jean Lavoué, Ce rien qui nous éclaire, L’enfance des arbres 2017
www.enfancedesarbres.com

Depuis le 1er mars, nous sommes entrés dans le temps du grand silence :
à cette date, en 2007, Christiane Singer écrit son dernier fragments d’un long voyage : « Voilà. Le carnet de bord est clos. Le voyage – ce voyage-là du moins – est pour moi terminé. A partir de demain, mieux ; à partir de cet instant, tout est neuf. Je poursuis mon chemin.
Demain, comme tous les jours d’ici ou d’ailleurs, sur ce versant ou sur l’autre, est désormais mon jour de naissance »

Oh comme je l'attends moi Anne ce pied de Née ! 

Photo de Christiane Singer partagée par Claude Defossez et Catherine Delander

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