Mort d’Albert Jacquard : 5 choses que vous ignoriez sur le scientifique
Ce polytechnicien, né le 23 décembre 1925, a été emporté par une forme de leucémie, a-t-il été précisé. Nombreux seront ceux à lui rendre un dernier hommage. Et pour cause, Albert Jacquard était bien plus qu’un simple chercheur. Président d’honneur de l’association Droit au logement (DAL), Albert Jacquard était aussi écrivain, philosophe, bref un homme engagé dans tous les sens du terme.
Découvrez 5 choses que vous ignoriez peut-être sur lui :
Dans son ouvrage Un monde sans prisons? sorti en 1993, il soutenait que l’on pourrait supprimer le passage derrière les barreaux, du moins pour l’immense majorité des détenus. Selon lui, seuls 5% des condamnés ont commis des crimes graves et méritent l’enfermement. Pour les 95% restants, il n’en voyait pas l’intérêt, puisque la prison est le lieu où « de petits délinquants deviennent de futurs grands délinquants ».
« Notre monde court à la catastrophe », déclarait-il dans une interview pour Paris-Match en 2009. Et à l’écouter, on va droit dans le mur: « Les 6,7 milliards d’humains que nous sommes vont s’entre-déchirer pour mettre la main sur des ressources insuffisantes. A moins qu’ils ne s’exterminent à coups de bombes nucléaires! » Rien que ça. Et quand on faisait remarquer au philosophe que son discours tendait vers le catastrophisme, il répondait que c’était du « réalisme »…
L’année dernière, il avait notamment publié Dans ma jeunesse, une autobiographie de cette période de la vie qui révèle alors un autre Albert Jacquard: celui qui se tenait soigneusement à l’écart du monde, de sa rumeur, de ses drames, et même de la Seconde Guerre mondiale. Une enfance qui faisait écho à sa façon de penser dans son costume de philosophe plus tard. « Celui que vous voyez, ce n’est pas moi. Albert Jacquard, vu de l’intérieur, il ne ressemble vraiment pas à ça », écrivait-il dans l’ouvrage.
Avec le philosophe Stéphane Hessel, il prônait le désarmement nucléaire total. Ils avaient notamment coécrit un livre sur la question, Exigez! Un désarmement nucléaire total.
Avant la présidentielle de 2012, il était décidé à l’étaler sur la place publique: « Je voterai pour Mélenchon ». Albert Jacquard était « sensible à sa vigueur, à sa façon de (le) faire penser à Jaurès ». « J’espère ne pas faire une sottise au premier tour en laissant Sarkozy trop devant », déclarait-il aussi à l’époque à Rue89.
1 commentaire:
Un grand homme que personnellement j'admirais,dont j'écoutais les interviews avec empathie, particulièrement quand il évoquait le désastre causé par le principe de la compétition entre les humains.
Il avait la bonté des esprits bienveillants qui portent secours aux affligés dans les contes et les fables.
J'écris à l'imparfait mais il reste un présent au présent.
Merci à lui qui n'évitait pas de dire des vérités que nous ferions bien d'écouter, en effet. Avec optimisme comme la lueur dans ses yeux.
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