"Enfant, je me sentais solitaire, et je le suis encore aujourd’hui, car
je sais et dois mentionner des choses que les autres, à ce qu’il semble,
ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître. La solitude ne naît
point de ce que l’on n’est pas entouré d’êtres, mais bien plus de ce que
l’on ne peut leur communiquer les choses qui vous paraissent
importantes, ou de ce que l’on trouve valables des pensées qui semblent
improbables aux autres. Ma solitude commença avec l’expérience vécue de
mes rêves précoces et atteignit son apogée à l’époque où je me
confrontais avec l’inconscient. Quand un homme en sait plus long que les
autres, il devient solitaire. Mais la solitude n’est pas nécessairement
en opposition à la communauté, car nul ne ressent plus profondément la
communauté que le solitaire ; et la communauté ne fleurit que là où
chacun se rappelle sa nature et ne s’identifie pas aux autres. Il est
important que nous ayons un secret, et l’intuition de quelque chose
d’inconnaissable. Ce mystère emplit la vie d’une nuance d’impersonnel,
d’un "numinosum". Qui n’a pas fait l’expérience de cela a manqué quelque
chose d’important. L’homme doit sentir qu’il vit dans un monde qui, à
un certain point de vue, est mystérieux, qu’il s’y passe des choses,
dont on peut faire l’expérience – bien qu’elles demeurent inexplicables,
et non seulement des choses qui se déroulent dans les limites de
l’attendu. L’inattendu et l’inhabituel font partie de ce monde. Ce n’est
qu’alors que la vie est entière. Pour moi, le monde, dès le début,
était infiniment grand et insaisissable."
Carl Gustav Jung ( Ma vie ) Souvenirs, rêves et pensées
4 commentaires:
Bon anniversaire, Michel, dans ce lieu mystérieux que pressent Jung, et dont nous connaissons, sur Terre, les prémisses dans ce bel endroit que tu as sinon créé du moins sublimé, où nous rendrons hommage à ta présence toujours tangible et bienfaisante.
Toujours dans nos coeurs. Bon anniversaire où que tu sois
Toujours dans nos coeurs. Bon anniversaire où que tu sois
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