On ne voit rien. Pourtant, heure par heure, jour par jour, tout change. L'enfant grandit, le corps vieillit, la montagne s'érode, le climat change, ou bien le couple, lentement, se délite. Ces modifications minimes et constantes, inaperçues mais essentielles, forment le cours du monde et la trame de l'existence. Elles progressent à bas bruit, partout présentes, invisibles toutefois, à force d'être minimes et graduelles.
"Un beau jour", comme on dit, le résultat saute aux yeux, avec la soudaineté apparente et trompeuse d'un événement nouveau : cet amour est mort, la planète est en danger, je suis vieux, l'enfant est grand. Comment cela s'est-il fait ? Sur le coup, nous voilà pantois : nous voyons soudain ce qui était là, patent, en dehors pourtant de notre regard.
"Un beau jour", comme on dit, le résultat saute aux yeux, avec la soudaineté apparente et trompeuse d'un événement nouveau : cet amour est mort, la planète est en danger, je suis vieux, l'enfant est grand. Comment cela s'est-il fait ? Sur le coup, nous voilà pantois : nous voyons soudain ce qui était là, patent, en dehors pourtant de notre regard.
Roger-Pol Droit – à propos des Transformations Silencieuses de François Jullien (article publié dans Le Monde le 02 avril 2009
Peinture de Zao Wou Ki- Publié par Maela
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