Il était une fois un roi fameux qui avait un beau jardin. Le soir, dans la fraîcheur, il aimait s'y promener et admirer les plantes. Et quoiqu'elles fussent plus belles les unes que les autres, il avait sa préférée : un bouquet de bambous au bord d'une pièce d'eau claire. Du bambou le roi aimait la sveltesse, les lignes pures et simples. Assis à son ombre, il passait des heures à écouter le bruissement des feuilles, le murmure des branches se balançant ensemble. Le bambou, de son côté, au fur et à mesure de sa croissance, se réjouissait du plaisir de son maître. Or un jour, celui-ci observa le bambou plus longuement que d'habitude , puis lui dit :
- Bambou, je veux me servir de toi.
Le bambou frémit de joie : il avait toujours su dans son coeur que son destin ne se bornerait pas à faire les délices du maître.
- Maître, affirma-t-il, utilise-moi comme tu voudras, j’en serai très honoré.
Le maître reprit :
- Bambou, il faudra que je te coupe.
Le bambou pâlit, horrifié. Toutes ces années de croissance dans le beau jardin n'auraient donc servi à rien ?
- Si je ne te coupe pas, poursuivit le maître, tu ne peux pas m'être utile...
Le jardin fit silence et s'immobilisa ; le bruissement des branches du bambou cessa ; les oiseaux arrêtèrent leur gazouillis. Un long moment passa, puis le bambou déclara d'une faible voix :
- Si, pour t'être utile, il faut que je sois coupé, maître, alors coupe-moi.
- Il me faudra aussi ôter tes branches et tes feuilles.
Le bambou se sent accablé : lui qui avait mis toute sa fierté dans ses branches et ses feuilles! Lentement, avec une grande tristesse, il dit :
- Maître, si tu ne peux m'utiliser qu'en enlevant mes feuilles, prends-les.
- Ce n'est pas tout, ajoute le maître, il me faudra aussi arracher ton cœur...
A présent les ténèbres sont tombées sur le jardin, mais elles ne sont rien comparées aux ténèbres que ressent le bambou. Il faudra donc tout perdre ! Longtemps, il hésite, puis :
- Maître, s'il me faut tout perdre pour t'être utile, prends tout...
Le maître coupe le bambou, le dépouille de ses feuilles et de ses branches, creuse son coeur .
Il sort le bambou du jardin luxuriant, le porte dans les champs arides qui s'étendent sans vie, sous le soleil brûlant. Il le branche à une source d'eau limpide : celle-ci se met à couler à travers le bambou et peut désormais arroser les champs assoiffés.
Les champs se recouvrent d'eau, on plante du riz, des pousses vertes grandissent. C'est encore plus beau que dans le jardin du maître ! Puis c'est la moisson. Des hommes, des enfants chantent de joie ; le bambou et l'eau de la source chantent avec eux.
Merci à Martine pour l'avoir envoyé !
Le bambou frémit de joie : il avait toujours su dans son coeur que son destin ne se bornerait pas à faire les délices du maître.
- Maître, affirma-t-il, utilise-moi comme tu voudras, j’en serai très honoré.
Le maître reprit :
- Bambou, il faudra que je te coupe.
Le bambou pâlit, horrifié. Toutes ces années de croissance dans le beau jardin n'auraient donc servi à rien ?
- Si je ne te coupe pas, poursuivit le maître, tu ne peux pas m'être utile...
Le jardin fit silence et s'immobilisa ; le bruissement des branches du bambou cessa ; les oiseaux arrêtèrent leur gazouillis. Un long moment passa, puis le bambou déclara d'une faible voix :
- Si, pour t'être utile, il faut que je sois coupé, maître, alors coupe-moi.
- Il me faudra aussi ôter tes branches et tes feuilles.
Le bambou se sent accablé : lui qui avait mis toute sa fierté dans ses branches et ses feuilles! Lentement, avec une grande tristesse, il dit :
- Maître, si tu ne peux m'utiliser qu'en enlevant mes feuilles, prends-les.
- Ce n'est pas tout, ajoute le maître, il me faudra aussi arracher ton cœur...
A présent les ténèbres sont tombées sur le jardin, mais elles ne sont rien comparées aux ténèbres que ressent le bambou. Il faudra donc tout perdre ! Longtemps, il hésite, puis :
- Maître, s'il me faut tout perdre pour t'être utile, prends tout...
Le maître coupe le bambou, le dépouille de ses feuilles et de ses branches, creuse son coeur .
Il sort le bambou du jardin luxuriant, le porte dans les champs arides qui s'étendent sans vie, sous le soleil brûlant. Il le branche à une source d'eau limpide : celle-ci se met à couler à travers le bambou et peut désormais arroser les champs assoiffés.
Les champs se recouvrent d'eau, on plante du riz, des pousses vertes grandissent. C'est encore plus beau que dans le jardin du maître ! Puis c'est la moisson. Des hommes, des enfants chantent de joie ; le bambou et l'eau de la source chantent avec eux.
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