samedi 31 août 2019

L'amour serait plus que suffisant

Alors je reblogue ce texte d'Oslo et sa magnifique illustration 

L’Homme a besoin d’être un centre d’attention. C’est l’un des besoins les plus fondamentaux des êtres humains. Si on ne prend pas soin de lui, l’être humain meurt. S’il ne sent pas qu’il est important pour quelqu’un, au moins pour quelqu’un, toute sa vie devient insignifiante.
Aussi, l’amour est la plus grande thérapie qui soit. Le monde a besoin de thérapie parce que le monde manque d’amour. Dans un monde vraiment vivant d’amour, aucune thérapie ne serait nécessaire, l’amour serait suffisant, plus que suffisant.
Le câlin est simplement un geste d’amour, de chaleur, d’affection. La sensation de chaleur qui se déverse de l’autre personne fait dissoudre de nombreuses maladies en vous, fait fondre l’ego froid comme de la glace. Cela vous fait retrouver l’enfance.
De nos jours, les psychologues sont bien conscients du fait que si un enfant n’est pas étreint, embrassé, il va manquer d’une certaine nourriture. Tout comme le corps a besoin d’aliments, l’âme a besoin d’amour. Vous pouvez satisfaire à tous les besoins matériels de l’enfant, lui donner tous le confort matériel, si les câlins manquent, l’enfant ne deviendra pas un être en pleine santé. Au fond de lui, il restera triste, ignoré, négligé, abandonné. Il aura reçu de bons soins, mais il n’aura pas été materné.
Il a été observé que si un enfant ne reçoit pas de câlins, il commence à se replier sur lui-même — il peut même en mourir — bien que tout le reste soit à sa disposition. Sur le plan corporel, il reçoit tous les soins, mais aucun amour n’entoure l’enfant. Il devient esseulé, il devient déconnecté de l’existence.
L’amour est notre connexion, l’amour est notre racine. Tout comme vous respirez — pour le corps, c’est absolument essentiel : arrêter de respirer et vous n’existez plus — de la même manière, l’amour est le souffle intérieur. L’âme vit par l’amour.
L’analyse n’y parviendra pas. L’esprit et la clarification, la connaissance et l’érudition n’y parviendront pas. Vous pouvez savoir tout ce qu’il faut savoir sur la thérapie, vous pouvez devenir un expert, si vous ne connaissez pas l’art d’aimer, vous restez uniquement à la surface du miracle de la thérapie.
(…) Le câlin est un simple geste d’unité — même le geste apporte une aide. Si ce geste est vrai — pas seulement un geste, mais votre cœur y est aussi présent — il peut être un outil magique, il peut faire des miracles. Il peut transformer une situation dans son ensemble, instantanément… Le câlin est tout simplement l’une des choses les plus importantes.
(…) Quand vous aimez une personne, la seule verbalisation n’est pas suffisante, les mots ne suffisent pas, quelque chose de plus substantiel est nécessaire, les mots ne sont qu’abstraits. Vous devez faire quelque chose. Tenez la main, étreignez la personne, embrassez-la, prenez-la dans vos bras. Cela vous aidera tous les deux — si vous pouvez vous fondre tous les deux dans l’embrassade, vous allez redevenir plus jeunes, plus frais, plus vivants. C’est tout le processus de la guérison.
L’analyse est la voie du mental, le câlin est la voie du cœur. Le mental est la cause de toutes les maladies et le cœur est la source de toute guérison.
– OSHO

Le monde à l'Anvers


             Camille est en Belgique 

Merci

Il a fallu que je te connaisse et tout a pris une vie inconnue, ma terne existence a flambé dans un feu de joie. Merci, car c’est à toi que je dois toute la part de ciel que j’ai eue dans ma vie. 
— Auguste Rodin à Camille Claudel, 1886


Œuvres inspirées de La Valse, sculpture de Camille Claudel par Najia Mehadjiau Musée d'Art Moderne de Céret (EPCC)

Une rencontre inattendue



Emmanuelle Bercot et Raphaëlle Rouve El Basri.
Emmanuelle Bercot et Raphaëlle Rouve El Basri.

À Nérac (Lot-et-Garonne), l’été 2018 a été marqué par le tournage du film du réalisateur Cédric Khan, « Fête de Famille » avec notamment Catherine DeneuveEmmanuelle Bercot et Vincent Macaigne. Pour Raphaëlle, cette aventure lui a permis de louer sa maison qui a été habitée par Emmanuelle Bercot.

Contactée par la régisseuse

Au printemps 2018, pendant que la régisseuse du film parcourait l’Albret pour réserver les logements nécessaires aux équipes du film, l’information se répandait comme une traînée de poudre : durant l’été, Nérac allait être le théâtre d’un long-métrage avec en vedette, Catherine Deneuve ! Même si les scènes néracaises étaient exclusivement tournées à huis clos au Domaine de Récaillau, la question était sur toutes les bouches, où logeaient les acteurs et les actrices ? Côté hébergeur, cet événement donnait lieu à quelques jolies rencontres, notamment pour la Néracaise Raphaëlle Rouve El Basri et sa famille. 

« Je veux votre maison ! »

C’est à la mi-juin, en pleine période de tournage, que Raphaëlle reçoit une demande pour le moins inattendue.
"Sur les conseils de l’office de tourisme de Nérac, je reçois la visite d’Amélie, la régisseuse qui recherche un logement hypercentre. Après une brève visite, je comprends vite que mon gîte ne correspond pas à ses attentes mais je suis loin de me douter de sa proposition, clairement elle souhaite louer ma maison d’habitation !" 
Cette famille néracaise est propriétaire d’une maison bourgeoise au cœur de Nérac, une grande bâtisse décorée avec goût, un joli mélange d’authenticité et de contemporain et sans vis-à-vis. La régisseuse insiste, la maison correspond aux souhaits d’une actrice.
" Nous n’avions jamais envisagé de louer notre maison, nous en discutons en famille, et demandons à rencontrer l’actrice. Deux jours après, nous voilà face à Emmanuelle Bercot qui, à son tour, tombe sous le charme de notre maison "
Pendant plusieurs semaines, l’actrice va habiter chez Raphaëlle, elle va y recevoir ses amies dont Catherine Deneuve qui loge à proximité. « Nous avons beaucoup échangé et nous échangeons encore. Je suis ravie de cette belle expérience à la fois riche et inattendue. Emmanuelle Bercot est une actrice et réalisatrice avec une personnalité comme j’aime. Ses films et ses rôles sont attachants et touchants. Son travail sur la femme, sa féminité, sa fragilité, sa délicatesse et parfois son combat, sont honorables. Ce fut un plaisir de faire partager notre maison et de faire cette belle rencontre ».

Anecdotes et souvenirs

Emmanuelle Bercot a été séduite par la région. « Nous lui avons donné pas mal de conseils sur les produits locaux et les vins du terroir, c’est une personne très simple qui aime les bonnes choses. Le calme, la beauté des lieux, notre région ont sûrement inspiré Emmanuelle Bercot, réalisatrice césarisée, pour de futurs projets ! ».

Une expérience incroyable

En retour, l’actrice et Amélie ont invité cette famille à assister au dernier jour du tournage. « Une incroyable expérience, se retrouver plongé dans l’histoire de ce film, j’ai hâte de le découvrir lors de l’avant-première ! ». Quand Raphaëlle a découvert l’affiche du film, un détail l’a tout de suite fait sourire. « Sur l’affiche, Emmanuelle Bercot, en bout de table, éclate de rire. Pour l’avoir côtoyé brièvement c’est un trait marquant de sa personnalité, Emmanuelle Bercot est une personne joviale qui soudainement et régulièrement peut avoir des éclats de rires tonitruants ».
Une rencontre inattendue qui a marqué l’été des Néracais. « La connexion a été immédiate, discussions, rires et échanges, c’est une femme incroyablement humaine et généreuse. Autre petit clin d’œil, le personnage interprété par Emmanuelle se prénomme Claire, comme ma sœur ! »

vendredi 30 août 2019

Le débardeur se vendra

Le dé­bar­deur à fine bre­telles avec mo­tif léo­pard de Claire (Em­ma­nuelle Ber­cot) dans Fête de fa­mille



ainsi que les lunettes
J'en vois déjà la pub !!!!


« Une sacrée fête de famille »

Reconnaissance


Dans la vie vous rencontrerez deux types de gens 
Ceux qui vous descendent et ceux qui vous élèvent 
A la fin vous remercierez les deux ! 

La bosseuse

Cinéma : Emmanuelle Bercot, l'exigeante


Olivier de Bruyn / Journaliste |  
Cinéma : Emmanuelle Bercot, l'exigeante ©Thomas Laisné pour Les Echos Week-end


Elle plébiscite l'humour et les éclats de rire tonitruants. Elle refuse de s'adonner au petit jeu des fausses confidences et du « tout à l'ego » si souvent de mise dans sa corporation... En cet après-midi d'été, dans les bureaux de son agent sis au coeur de Paris, Emmanuelle Bercot, naturelle et loquace, ne songe pas à ses prochaines vacances, mais plutôt à faire le tri dans son agenda surchargé. Il lui faut répondre aux sollicitations des médias qui l'interrogent sur sa prestation d'actrice dans Fête de famille, de Cédric Kahn (en salles le 4 septembre), un film émouvant où, aux côtés de Catherine Deneuve et de Vincent Macaigne, elle incarne une héroïne borderline qui réapparaît dans la vie de sa famille après trois ans d'absence. Il lui faut aussi peaufiner les préparatifs de son prochain film en tant que réalisatrice, De son vivant, dont le tournage démarre en octobre. 
Actrice et cinéaste : Emmanuelle Bercot, 51 ans et des allures d'éternelle ado, avance sur ses deux jambes et se félicite de ce double emploi qui, sur le tard, est venu réparer ses blessures de jeunesse. On l'interroge sur la façon dont elle se définit professionnellement. Elle marque un long silence, puis se lance. « La question est de taille. Disons que je suis une actrice devenue cinéaste, puis... redevenue occasionnellement actrice. Sur les papiers administratifs, à la case 'profession', j'écris 'réalisatrice', c'est le métier qui me fait vivre depuis longtemps. Actrice, c'est un plus. Un plus que j'adore et où je m'investis pleinement, comme dans tout ce que j'entreprends. »

LE HASARD ET LA VOLONTÉ

Cet investissement infatigable est reconnu par tous ceux qui l'approchent. « Quand on voit Emmanuelle à l'écran, témoigne ainsi Cédric Kahn, on a une impression de spontanéité et de facilité alors qu'elle prépare énormément ses rôles. C'est avant tout une grande bosseuse. » Son de cloche similaire chez les comédiennes qui ont été dirigées par ses soins, de Catherine Deneuve, la fidèle, qui ne cesse de vanter son dynamisme (« Je suis admirative de son énergie, de son intensité et de sa rigueur », insiste-t-elle) à Emmanuelle Seigner à laquelle Bercot a offert l'un de ses plus beaux rôles en 2004 dans Backstage« Quand elle m'a engagée, elle m'a prévenue : 'Emmanuelle, je vais vous torturer !' Et je n'ai pas été déçue. Mais il n'y a pas de cruauté ou de perversité chez elle, juste une exigence de chaque instant. »




Dans « Fête de famille » de Cédric Kahn, elle incarne Claire, héroïne borderline ©Les films du Worso

Une exigence qui explique son succès des deux côtés de la caméra. Réalisatrice de films d'auteur populaires qui ignorent les pièges du parisianisme et de l'entre-soi - Elle s'en va, sur une sexagénaire en fugue, La Tête haute, sur les ados délinquants, La Fille de Brest, sur le scandale du Mediator - elle a également connu la consécration en jouant pour d'autres. En tête de liste : ses deux prestations chez Maïwenn dans Polisse et Mon Roi, un film qui lui a valu un prix d'interprétation à Cannes en 2015, l'année où La Tête haute était présenté en ouverture de la manifestation... 
Ce parcours sans faute ne répond à aucun plan de carrière, mais tout au hasard, qui fait parfois bien les choses, et surtout, à une volonté de fer de travailler dans l'univers du cinéma. « À 18 ans, explique Emmanuelle Bercot, mon désir premier était de devenir actrice. J'ai fréquenté le cours Florent pendant trois ans et j'y ai appris énormément avec un professeur fabuleux : Raymond Acquaviva. Je voulais entrer au Conservatoire, mais j'ai raté le concours. Cet échec a été une catastrophe intime, dont est né paradoxalement un miracle : ma décision de passer le concours de la Fémis pour devenir réalisatrice. Si j'avais été admise au Conservatoire, je n'aurais jamais tourné de films, c'est une certitude. »

UNE FEMME EN LUTTE

Les spectateurs ne se plaignent pas de l'échec initial. Sans lui, ils n'auraient pas pu découvrir l'une des filmographies les plus stimulantes du cinéma français récent. Des fictions où Emmanuelle Bercot, sans jamais céder à la complaisance, aborde parfois des sujets polémiques (comme dans Clément, son premier film, une histoire d'amour entre une femme de 30 ans et un jeune ado) et met systématiquement en scène des héroïnes de tous âges qui ne jurent que par la liberté et le combat. 




Emmanuelle Bercot, photographiée à Paris début juillet ©Thomas Laisné pour Les Echos Week-end

Emmanuelle Bercot, antithèse vivante de l'opportunisme, n'a pas attendu les mouvements post #Metoo pour filmer des femmes qui refusent de céder aux injonctions liberticides. Ce désir l'habite depuis toujours. « L'émancipation et la lutte me séduisent assurément plus que l'inertie et la victimisation,résume-t-elle en souriant. Je ne tourne pas de films autobiographiques, mais je mets beaucoup de moi-même dans chacune de mes fictions. Il se trouve que je suis une combattante, dans tous les domaines. À cet égard, le retour à l'ordre moral qui menace m'inquiète au plus haut point. Un projet comme celui de 'Clément' est inenvisageable aujourd'hui. Le système de financement du cinéma français est fragilisé et il n'incite pas à la prise de risques. J'arrive à tourner mes films avec des sujets qui ne sont pourtant pas glamour, car je suis soutenue par mes producteurs, mes distributeurs et mes acteurs, mais il me faut néanmoins retourner à chaque fois au charbon pour y parvenir. Ca me motive. »

LE SENS DE « LA VALEUR TRAVAIL »

La cinéaste combattante qui, dans ses années adolescentes, rêvait de mener une carrière d'actrice comme ses contemporaines Juliette Binoche, Sophie Marceau ou Sandrine Bonnaire et qui fantasmait en admirant Catherine Deneuve et Gena Rowlands, la muse de John Cassavetes, une influence revendiquée, devra attendre le début de la décennie pour, à la demande de Maïwenn, renouer avec ses premières amours d'actrice. Depuis, elle mène une double carrière qui l'enchante. « En tournant avec les autres, j'apprends beaucoup sur mon métier de réalisatrice. Sur le tournage de 'Fête de famille', la décontraction de Cédric Kahn était une leçon pour moi qui, dans cette situation, suis si nerveuse, si stressée, si angoissée. »




Le film de Cédric Kahn a été l'occasion pour Emmanuelle Bercot de donner la république à Catherine Deneuve ©Kris Dewitte/Les films du Worso

Une inquiétude qui vient de loin... Si Emmanuelle Bercot, dans ses films comme dans la vie, est rétive aux explications psychologiques, elle confie sans peine être obsédée par certains principes - le travail, le mérite - et en connaît les raisons, qui viennent de son éducation et notamment de l'influence de son grand-père, Pierre Bercot, le patron de la firme Citroën entre 1958 et 1970. Pour ce dernier, raconte-t-elle, « la valeur travail » ne relevait pas de la formule passe-partout, mais du sacerdoce. 
« Il me reste des traces de ce lavage de cerveau, s'exclame-t-elle dans un éclat de rire. Je suis d'une exigence maladive, ce qui est pénible pour les autres comme pour moi-même. Je suis tellement passionnée, je me fais une si haute idée de ce métier et j'estime avoir une telle chance de l'exercer que je ne supporte pas l'approximation. En tant qu'actrice, je me dois d'honorer la confiance des autres. En tant que réalisatrice, je me dois, vu les moyens mis en oeuvre, de tout faire pour que le film soit réussi. »

LA RÉALITÉ AVANT TOUT

Ce sens du devoir entraîne la cinéaste, avant d'écrire ses scénarios, à mener de longues enquêtes préparatoires en s'inspirant parfois des expériences vécues par ses proches. Pour La Tête haute, sur les délinquants juvéniles, Emmanuelle Bercot s'est ainsi souvenue du métier de son oncle, éducateur pour ados « difficiles ». Et pour le script de La Fille de Brest, sur le scandale du Mediator, elle a renoué avec un univers hospitalier dont elle n'ignore rien. « Mon père était chirurgien cardiaque à l'hôpital Lariboisière, à Paris, se souvient-elle. Mes loisirs préférés du mercredi ou du samedi, c'était d'aller le voir bosser. J'ai toujours eu une fascination pour ce milieu. »
Les comédiens accompagnent parfois Bercot sur le terrain pour travailler leurs rôles et ils ne s'en plaignent pas. « Pour préparer 'La Tête haute', racontait ainsi Catherine Deneuve à l'époque de la sortie du film, nous sommes allé observer les juges pour enfants dans leurs bureaux. Il s'agissait de sentir le ton, la couleur des voix, d'observer comment les gens s'expriment et se comportent. Le danger, lorsqu'on joue un juge, c'est d'illustrer la fonction plutôt que d'incarner une personne. »
L'exigence de réalisme n'est pas un concept abstrait pour la Emmanuelle Bercot qui, dans l'écriture de ses histoires comme dans sa direction d'acteurs ou dans ses propres rôles, cherche avant tout, dit-elle dans une belle formule, à « donner naissance à des incarnations puissantes de la vie à l'écran ».

DE NOUVEAUX VISAGES

En octobre, la cinéaste va retrouver l'hôpital puisque son nouveau film, De son vivant, raconte l'histoire d'un homme condamné par le cancer et de sa mère qui apprend à accepter l'inacceptable. Une fiction où, comme à son habitude, elle dirigera des acteurs fidèles (Catherine Deneuve et Benoît Magimel) et des comédiens inconnus ou non professionnels. Un « cocktail » qui lui a plusieurs fois réussi. Car si Emmanuelle Bercot est plébiscitée par les grands acteurs qui aiment prendre des risques, elle sait aussi révéler de nouveaux visages. On lui doit ainsi la découverte majeure de Rod Paradot, l'ado volcanique de La Tête haute ou, dans Elle s'en va, d'un certain Nemo Schiffman qui n'est autre que... son fils. 
Depuis le tournage, le « gamin », aujourd'hui âgé de 19 ans, mène une brillante carrière de musicien et d'acteur, sous l'oeil vigilant de sa mère. « Avec Nemo, je suis bienveillante, protectrice et compassionnelle, car je connais les pièges de ce métier où j'ai beaucoup galéré. Je me fais un devoir de l'aider à rester lucide sur les faux semblants de la profession. Pour le reste, comme l'on ne se refait pas, j'essaye bien sûr de lui transmettre les valeurs du travail. »Un héritage qui ne peut pas nuire.

L'Exigeante

Emmanuelle Bercot, l’exigeante. 🎬 Des deux côtés de la caméra, elle est devenue une référence du cinéma français. Réalisatrice talentueuse, Emmanuelle Bercot entame en octobre le tournage de sa nouvelle fiction interprétée par Catherine Deneuve. En tant qu’actrice, on la retrouve dans l’un des films événements de la rentrée : « Fête de famille », de Cédric Kahn. Rencontre avec une femme qui ne jure que par son indépendance et par le travail. 👉Un article par Olivier De Bruyn, Photographe @thomaslaisne pour les Echos Week-End. ⁠⠀

Jour moins 5


Jésus ? C'est un copain d'enfance

La madeleine de Proust de votre enfance ?
Dans le Connemara (Irlande), où ma mère est partie vivre quand j’avais 8 ans, on se chauffait à la tourbe. Son odeur, qui imprégnait les vêtements, les cheveux, me renvoie immédiatement à cette époque.
Ce qui vous rend meilleure ?
Élever un enfant, lui inculquer des valeurs. C’est la plus enrichis-sante des missions. Elle oblige soi-même à viser plus haut.
Ce que vous aimeriez changer en vous ?
Je voudrais avoir les mêmes cheveux que Catherine Deneuve.
La musique qui vous transporte ?
Tout Bach, et en particulier La passion selon saint Matthieu, dont je connais chaque note. Un morceau sacré, qui m’élève l’esprit.
À qui avez-vous envie de dire « merci » ?
À mes parents. L’amour qu’ils m’ont donné m’a permis d’acquérir un équilibre et une confiance en moi.
Un lieu où vous ressourcer ?
L’Irlande, terre très spirituelle. Je m’ancre dans l’essentiel, la nature, et me débarrasse du superflu.
Si vous aviez un regret… 
Ne pas être devenue chirurgienne. Mon travail m’épanouit, mais je n’ai pas cette sensation, le soir, en rentrant, d’avoir été utile aux autres.
L’arbre ou la fleur qui vous inspire ?
La pivoine : elle se transforme quand elle s’ouvre, ne délivrant ses secrets que progressivement.
Pour vous, Jésus, c’est…
Un copain d’enfance. Catéchisme, confessions, messe le vendredi… il a rythmé ma primaire et mes années collège. J’ai aussi vu un nombre incalculable de fois le film Jésus de Nazareth (de Franco Zeffirelli, 1977, NDLR), que projetait la salle en bas de chez moi. Je découvrais, en images, l’histoire que j’avais tant écoutée. C’était magique. De toute évidence, mon amour du cinéma vient de là.
Dans la vie, vous êtes plutôt Saint-Trop’ ou Saint-Jacques ?
Saint-Trop’ est un village merveilleux, j’y ai même vécu dans ma jeunesse.
On vous offre la vie éternelle. Vous signez ?
Oui, j’ai tellement de livres à lire, de voyages à faire… Et puis je pourrais me rattraper et devenir chirurgienne.
Les personnes pour qui vous priez ?
Je pense souvent, et longuement, aux SDF qui dorment dans la rue.
Dieu s’avance vers vous. Que lui dites-vous ?
On se boit un verre de vin ?

jeudi 29 août 2019

Lough Inagh


Par pure gentillesse sans penser au temps ni aux kilomètres supplémentaires ni à l'essence , Régis en me ramenant de Galway m'a fait passer par la route du  Lough Inagh  que je n'avais pas parcourue depuis 15 ans peut être . Quelle fête!  Sous ce ciel tourmenté nous nous sentions privilégiés . Dans la voiture ça sentait bon le pain acheté à la bio shop d'Oughterard.....

Une question de vision


Vous ne pouvez exercer aucun contrôle sur la manière dont les autres reçoivent votre énergie
Tout ce que vous faites ou dites est filtré par la lentille de ce qu'ils sont en train de vivre à ce moment . Ca n'a rien à voir avec vous . Donc faites juste ce que vous avez à faire avec toute l'intégrité et l'amour possible 

Quelqu'un de bien


Quelquefois quand je suis nostalgique c'est en écoutant Leny que je m'en sors le plus rapidement
A l'époque ca me semblait normal mais quand je réalise maintenant qu'il pouvait faire des heures de route avant ses galas en Bretagne pour venir me voir 1/4 d'heure à Beg Meil  pendant mon service au bar crêperie de la Duchesse Anne, je trouve ca incroyable vraiment. Quand je le voyais plus longtemps on reprenait des fois ses textes ( enfin disons que j'étais là quand il les reprenait et que penchée sur son épaules j'aurais pu et pouvais ajouter, retirer ou changer un mot ) On s'est réécrit vers la fin de sa vie parce que disait il, il est des histoires que l'on n'oublie jamais. Toutefois il n'est jamais parvenu jusque' à l'Ann Moor entre 2013  quand je suis rentrée de voyage ) et 2015 ( quand il a entamé le sien ) Mais c'est précieux de le savoir là, de l'écouter, avec le coeur . C'est aussi ce que fait sur cet extrait ce non moins merveilleux Fabrice Luchini et ça me touche . On est encore nombreux à aimer Lény à la vie, à la mort. Son authenticité, sa tendresse, son intégrité  donnent encore et toujours de la force : c'est fort. 

mercredi 28 août 2019

La jolie histoire de Jean Pierre 86 ans




Jean-Pierre, 86 ans, avait croisé la route d’une « jolie dame » dans le bus mardi. Depuis il n’avait qu’une idée en tête : la retrouver. Un vœu qui s’est réalisé ce lundi.





 Porte de Vincennes (XIIe), samedi. Après l’avoir recherchée pendant 5 jours, Jean-Pierre Meston a retrouvé la « jolie dame » rencontrée dans le bus.
Porte de Vincennes (XIIe), samedi. Après l’avoir recherchée pendant 5 jours, Jean-Pierre Meston a retrouvé la « jolie dame » rencontrée dans le bus. LP/Noëlle Ly



« Je suis aux anges ! » annonce Jean-Pierre Meston euphorique. Pour son plus grand bonheur, ce retraité de 86 ans a – enfin – retrouvé la « jolie dame » rencontrée dans le bus mardi 20 août. Il avait rendez-vous avec elle ce lundi après-midi.

Identifiée par une généalogiste

Après la publication de sa recherche ce week-end dans les colonnes du Parisien, Jean-Pierre n'en revient pas. Plusieurs généalogistes touchées par l'histoire ont joué les Cupidon, et l'une d'entre elles est parvenue à retrouver la jolie dame. « Elle a lancé une recherche sans même m'avertir et m'a appelé hier matin pour m'annoncer la bonne nouvelle », s'enthousiasme Jean-Pierre.
« La généalogiste m'a expliqué avoir accès à de nombreux fichiers, comme ceux de la mairie ou des nécrologies. En recherchant par la date de naissance, elle est tombée sur deux résultats : un homme et une femme. » Jean-Pierre compose alors le numéro que lui laisse la spécialiste, et très vite, la femme du bus et lui se reconnaissent au téléphone. « Elle semblait contente », lance le retraité enjoué.
S'il connaît la date de naissance de sa belle, c'est parce que lors de leur rencontre dans le bus mardi dernier, les deux tourtereaux ont eu le temps de se découvrir plusieurs points communs en seulement quelques minutes de trajet. Comme le fait qu'ils soient tous les deux nés la même année, en 1933, et à tout juste un mois d'écart.

Après 5 jours de recherche, il entend enfin sa voix

Mais Jean-Pierre était descendu du bus trop tôt, sans avoir eu le temps de demander son nom, son adresse ou même son numéro de téléphone. Dès le lendemain, il lui écrit une lettre qu'il photocopie en 25 exemplaires et dans laquelle il laisse ses propres coordonnées. Des avis de recherche qu'il a ensuite collés sur les abribus de la rue de Reuilly, où passe le bus 46 dans lequel ils se sont croisés. Mais comme « chaque jour, des agents de nettoyage les enlevaient pour laver les carreaux », il revenait en coller de nouvelles tous les après-midis.
Et sa détermination a payé. Dimanche après-midi, après 5 jours de recherches intensives, Jean-Pierre a enfin entendu la voix de sa belle au téléphone. « Elle m'a rassuré sur l'une de mes inquiétudes : elle est bien seule. » Mais Jean-Pierre n'en dira pas plus car « elle veut que notre relation reste intime ».

Leur premier (vrai) rendez-vous

Ce lundi, Jean-Pierre revoit donc la jolie dame lors d'un tête à tête. « J'irai tel que j'étais habillé dans le bus. Sans coiffure particulière, sans artifice. Je serai naturel. Comme elle m'a vu la première fois », raconte-t-il, en ayant l'impression de retourner à ses années de jeunesse.

Son avis de recherche : 

Jolie histoire je trouve
J'ai vu quelqu'un comme ca moi aussi à Woodstock dans une coffre shop il y a 8 ans et j'ai  entretenu jusqu'à ce jour le regret de n'avoir pas osé lui parler
Jean Pierre a osé . Je suis libérée! 

Dans une semaine


                                         Good luck to the movie 

De son vivant

Après "Elle s'en va" et "La Tête Haute", Emmanuelle Bercot dirigera pour la troisième fois son actrice fétiche Catherine Deneuve, dans un drame intitulé "De son vivant"...
Un mélodrame lumineux centré sur l'histoire d'une mère qui perd son fils(  B.Magimel )  du cancer.


A l'occasion de la rencontre avec la presse parisienne pour Fête de famille, en salles le 4 septembre, Catherine Deneuve et Emmanuelle Bercot nous ont parlé de leur collaboration en tant que mère et fille dans le film de Cédric Kahn mais aussi en tant qu'actrice et réalisatrice dans le prochain projet de Bercot, intitulé De son vivant. Après l'avoir magnifiée et fait sortir des sentiers battus dans Elle s'en va et La Tête haute, c'est la troisième fois que la cinéaste dirigera son actrice devenue fétiche. 

Notre rude Connemara

 
                                                                  ou " chez nous "
                                                     Regardez et vous ne viendrez pas !
Encore que en plus des lacs , des tourbières  du vent et de nous il y a la musique, la Guinness, les feux de tourbe , les huitres , le saumon , le whiskey .........et plein plein d'autres choses comme le renard, la belette , pas de loup mais des juments , des plages, et surtout surtout ....des Irlandais .

Les Séniors revus par Bobin



" Chacun de ces vieillards est immense et ne le sait pas, et se moquerait si on le lui disait. Il faudrait que quelqu’un aille les chercher un par un, et les sorte de leur torpeur qu’ils prennent pour une fatalité, un ordre venu d’en haut. Nous finirons tous en miettes. J’ai pour eux la colère qu’ils n’ont plus. Ils sont bien plus abandonnés que les jonquilles sauvages dans les bois où aucun promeneur ne va. Leur petite enfance promettait infiniment plus de lumière que ces fleurs et maintenant ? Le vent est un saint dont on ne voit jamais le visage. Il ne cesse pas de parler aux jonquilles. Même quand il ne parle plus, elles continuent de l’entendre et ici, dans cette salle, où est le vent ? Pauvres, pauvres flammes chancelantes. Étoiles qui balbutient. Ce que ces gens ont d’adorable, c’est d’être en vie malgré tout, malgré eux et les plus ravagés sont les plus royaux. J’ai vu de l’or dans le néant, des bijoux de visages jetés dans la boue. Nous finirons tous en miettes mais ces miettes sont en or et un ange, l’heure venue, travaillera à partir d’elles à refaire le pain entier."



Christian Bobin - L'homme joie - Photo de Claire Line Peronnet - Les séniors -




lundi 26 août 2019

Emmanuelle

 Emmanuelle Bercot : "Je suis sortie des bas-côtés où j’aurais pu m’installer



Marion Géliot 
 Le 26 août 2019




Figure à part du cinéma français, cette réalisatrice exigeante est aussi une actrice habitée. Dans Fête de famille, de Cédric Kahn, elle joue la fille de Catherine Deneuve, qui sera l’héroïne de son prochain film. Portrait d’une authentique.

Au fond d’un café des Abbesses, à Paris, en ce jour de juin caniculaire, lunettes fumées sur le nez, tee-shirt ample et le visage détendu, elle sirote une eau gazeuse, prête à attaquer la promotion de Fête de famille, le nouveau film de Cédric Kahn. Elle y fait donc l’actrice, elle joue Claire, une quadra bipolaire, disparue depuis trois ans et bien décidée à récupérer l’argent que ses parents lui doivent. «Je suis quelqu’un d’excessif dans la vie, et j’aime pouvoir aller loin dans le jeu : ce personnage me permet de donner beaucoup et de jouer une femme non conforme, ce qui me va bien.»

Ce Festen à la française lui donne également l’occasion de réaliser deux de ses rêves : se trouver des frères de cinéma - Cédric Kahn et l’acteur Vincent Macaigne -, elle qui vient d’une fratrie de trois filles. Et aussi de jouer face à Catherine Deneuve. Depuis qu’Emmanuelle Bercot a fait tourner l’icône du cinéma dans Elle s’en va, en 2013, les deux femmes sont restées très liées.
"Fête de famille", la bande-annonce
Un film de Cédric Kahn, avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot, Vincent Macaigne. Date de sortie 4 septembre 2019 (1h 41min). 



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«Sur un plateau, Catherine est comme dans la vie : généreuse, attentive, encourageante et très concernée par tous les aspects du film. Elle représente l’image de la mère idéale pour moi. D’ailleurs, elle est assez maternelle dans ses gestes ou la tendresse de ses regards. Je sais que rien n’est fabriqué chez elle.»

Une joie de vivre

Un modèle plutôt éloigné de sa propre mère, qu’elle qualifie de «très particulière» et qui a travaillé dans «des milieux ésotériques comme guérisseuse». Si la maman détonnait un peu à la sortie de l’école, Emmanuelle Bercot reconnaît avoir hérité de sa joie de vivre - le rire franc et communicatif de l’actrice est reconnaissable entre mille -, de sa spontanéité, mais aussi de sa curiosité des autres. Dans la famille Bercot, c’est donc le père, chirurgien, qui a joué l’autorité. «Je voulais exercer le même métier que lui. Ce que je préférais faire le mercredi et le week-end quand j’étais adolescente, c’était aller le voir opérer.»
À 15 ans, découragée de constater que peu de femmes exercent dans le bloc opératoire, la jeune fille se tourne vers une autre passion : la danse. De fil en aiguille, elle découvre le théâtre, puis le cinéma. Mais longtemps après, elle a gardé cette fascination pour le monde médical et elle en fera le sujet de son prochain film comme réalisatrice.

Actrice a beau être «un métier de rêve», pour Emmanuelle Bercot le besoin de redevenir capitaine du plateau est le plus fort. De son vivant, son sixième film, en tournage en octobre, dresse le portrait d’une mère (Catherine Deneuve) et de son fils atteint d’une maladie incurable (Benoît Magimel). Suivis par un cancérologue, ils vont tenter d’accepter le mieux possible l’épée de Damoclès. «J’ai l’impression que mon cinéma évolue, je suis davantage sensible au fait de parler au plus grand nombre. À mes débuts, envisager des films avec des acteurs connus était impensable, mais j’ai changé d’avis en travaillant avec Deneuve. Je suis sortie des bas-côtés où j’aurais pu m’installer.»

 Une âme d’enfant

Le temps apaiserait-il l’actrice-réalisatrice ? Pas vraiment. «Enfant, je croyais que la vie s’arrêtait à 40 ans. Maintenant que j’ai franchi le cap, je constate que passé cet âge, rien n’est facile pour une femme. L’énergie, la capacité de séduire et de s’amuser… tout finit par s’envoler. Mais il faut savoir dire adieu à certaines choses qui font le sel de la jeunesse, car le risque est de souffrir et de devenir pathétique.» La clé pour garder une certaine vitalité, selon elle, est de toujours garder son âme d’enfant. Elle admet d’ailleurs que les acteurs qui ont perdu ce feu sacré ne l’intéressent plus trop.

Cinéma, théâtre - elle a récemment foulé les planches du Théâtre de l’Atelier, à Paris, pour incarner une psychiatre au bord du suicide dans Face à face, mis en scène par Léonard Matton -, le seul moment où elle profite pleinement de sa vraie vie, «c’est avec des enfants ou des jeunes, car ils vous emportent». Elle retrouve cette fraîcheur auprès de son fils, Nemo, acteur et chanteur de 19 ans, dont le père est le directeur de la photographie Guillaume Schiffman : «J’aurais adoré m’avoir comme mère. On rigole beaucoup à la maison !» Réalisatrice, actrice, «mère folle et unique en son genre», d’après son fils, Emmanuelle Bercot a l’habitude des changements de rôle.